Il y a quand même un truc qui m’interpelle et me trotte dans la tête. Depuis ces quelques jours où j’ai candidaté pour tester le Pibal. Et ça ne me lâche pas. Jaune noir alu, urbain, ok la messe est dite, sans surprise, dans les codes des marques qu’on veut faire fonctionner. Mais si je fais les comptes, en option Desigual pourquoi pas, ça nous le fait version fun pop peps et ce qu’on veut, ok. En Cop Copine, gris et gris et gris et noir ça le fait, chic urbain bien urbain… En phase. Mais dans le registre Fée Maraboutée et autres maronnasses romantico plus ou moins lavés, sauf à la jouer systématiquement décalés, ils peuvent aller se rhabiller… Côté dressing on n’est quand même un peu coincés…
Ce vélo là il me parle bien de design, de mise en scène dans l’espace urbain déjà magnifié, où ses proportions de jaune et de doux gris allant sans le dire vers bleu répond idéalement aux nuances des pavés, aux éléments naturels quel que soit le temps… Je visualise un dessin enfantin, qui s’anime, une ronde incessante de petits soleils tournant, tournant… Se croisant aimablement, un colorama gai comme une cascade de dominos qui entraîne les regards vers chaque balade pressentie… Des débuts d’aventures, peut-être des belles histoires… C’est rond, c’est heureux, c’est simple…
Ce Pibal, il a même réussi à faire croire au soleil par jour de pluie, ici, à St Michel : Rue Camille Sauvageau, Croq délice pose ses notes printanières acidulées, et le voisin d’en face nous la fait en fond bleu électrique, et ça donne ça : Pause estivale ! Magique…
D’ailleurs, c’est amusant, car il intègre tellement bien le décor que du coup ça n’interpelle plus personne ! Alchimie d’une bohème ici doucereuse mais proprette, St Michel n’en finit pas d’autoriser spontanément l’intrusion des différences, ces originalités additionnelles, pour les déstigmatiser en mode automatique, une vocation dont on n’a plus à douter !

Ce Pibal, il est bel objet dans la ville car assez original pour cela et d’un bon impact visuel, il est immanquablement communicant. L’analyse de cette valeur est bien menée, mais la valeur d’estime qui se rattache à chaque style personnel va du coup en laisser un peu de côté. Car il en va du vélo comme du sac, du toutou à vocation décorative, en matière de look, il n’est pas principal, mais accessoire. Et dans certains cas il ne sera pas idéalement assorti. Car même si par défaut il offre toujours au moins le choix du décalage branché, alors que faire quand ce n’est pas l’objectif souhaité ? Bordeaux, c’est la ville qui a su généralement intégrer au lieu de s’en trouver dénaturée, la question du design moderne pour le meilleur. Mais c’est aussi la ville qui a dans son sang la marque d’une élégance autre, qui ne trouve pas à 100% son compte ici.
C’est à noter… En attendant la suite !