Talence

Spectacles Populaires de la « Belle Epoque » à Bordeaux

C’est grâce à l’ouvrage très intéressant et bien documenté d’Albert Rèche (La Belle Epoque à Bordeaux) que nous pouvons revivre les distractions de nos proches aïeux, période de fêtes et de joies simples qui s’achèvera en 1914 avec les atrocités de la guerre dont on a commencé à célébrer le centième anniversaire.



Les Courses de taureaux
Après un certain développement de combats interdits entre animaux, l’apparition des courses dites à l’espagnole, et la naissance de deux groupements, le Taureau-Sport-Bordelais et la Société des Aficionados bordelais, trois petites arènes dont l’une éphémère (rue Pasteur à Caudéran) vont être bâties (Boulevard Antoine Gautier et rue du XIV Juillet à Talence). Mais c’est à partir de 1899 que Bordeaux disposera d’arènes assez vastes pour accueillir en grand nombre les amateurs de corridas, et de courses landaises. Une « plaza » construite dans la rue de la Benatte et édifiée en bois est alors inaugurée par le Maire Camille Cousteau tandis que combattent dans l’arène, Antonio Fuentes et le romantique Reverte. Ce haut-lieu de la tauromachie qui verra défiler de célèbres toreros, sera détruit en 1919. Hippodrome du Bouscat

Les Courses de Chevaux
Nées en 1820 à Gradignan, les courses de chevaux passionnent une partie des Bordelais, et vont avoir lieu dès 1835 au Bouscat où un hippodrome a été aménagé. La Société d’encouragement du Club bordelais qui organise trois journées de courses de plat au printemps et deux à l’automne, la Société des steeple-chases de Bordeaux qui en fait de même pour les courses d’obstacles vont animer cet hippodrome. Des courses sont également organisées à Talence (Société pour l’amélioration du cheval français de demi-sang) et à La Brède. Pour les Bordelais, le grand jour est celui du Derby du Midi où se distingue la plus célèbre écurie du sud-ouest de l’époque, celle de Daniel Guestier dont la casaque blanche à pois bleus est bien connue dans le milieu hippique.

Quelques originalités
Cet esprit de compétition va se retrouver dans des domaines inattendus. Une course de chevaux et de mulets attelés est organisée en mai 1899 par le journal « La Petite Gironde » : « Bordeaux- Angoulême en huit étapes et zigzag ». Échassiers dans les Landes Réunissant vingt-quatre partants, sa première édition sera gagnée par un propriétaire du Gers à une moyenne horaire de 11 kilomètres 579. Dès l’année suivante le vainqueur sera bordelais. Une compétition tout à fait originale sera mise sur pied par ce même journal pour les fêtes de l’Ascension de 1892 à 1895. Au matin du 26 mai 1892, amassés sur les trottoirs, les Bordelais voient passer dans leur ville soixante-neuf échassiers encadrés par des cyclistes. Plus étonnant encore, la présence d’échassières !!! Les premiers se rendent à Biarritz, les secondes plus modestement à Cérons, mais dans les deux cas pour un aller-retour. L’année suivante l’aller retour passera par Montauban. Encore plus fort !!! L’année suivante neuf coureurs s’affrontent : trois échassiers, trois piétons et trois cavaliers qui feront un aller-retour Bordeaux-Saintes via Angoulême et Périgueux. Quinze mille personnes massées sur l’Avenue Thiers vont acclamer le cavalier Florange et son cheval Charlatan vainqueurs de ce raid de 424 kilomètres en 72 heures et 27 minutes. Suite à l’édition de 1895, en raison du danger et de nombreux incidents lors de l’épreuve, les échassiers sont exclus des compétitions sportives. Ils ne se consacreront plus qu’à des manifestations folkloriques.

L’engouement populaire et les premières dérives
Le grand engouement que manifestent les bordelais pour ces spectacles sportifs va entraîner la création de journaux spécialisés dont « Sports » qui naquit en 1900, et « Sportsman » en 1909 qui organise dès sa création une traversée de Bordeaux à la nage, disputée par 28 nageurs et suivie par plus de trente mille spectateurs. Traversée de Bordeaux à la nage L’Anglais David Billington, champion du monde de natation sera par la suite opposé au Bordelais Eugène Estrade et le vaincra devant plusieurs dizaines de milliers de Bordelais. En novembre 1912, une édition spéciale de Sportsman rapporte que le journal referee de Glasgow a publié une petite annonce par laquelle « Le Stade Bordelais » offre une bonne situation à un joueur de rugby de qualité susceptible de signer dans ce club. C’est un vrai scandale pour l’époque, la presse anglaise demande la suppression du racolage sous toutes ses formes, le chroniqueur Gaston Bénac ajoute : « Contrôlez les dépenses des clubs, et ainsi vous supprimerez l’existence de caisses noires dont il pourrait être fait un mauvais usage …Lorsque le racolage sera supprimé, les petits clubs retrouveront enfin le droit à la vie. Et la morale sportive trouvera son compte dans l’affaire. Nous sommes bien en 1912, sans aucun doute !!!

Source : La Belle Epoque à Bordeaux - Albert Rèche

Ecrit par Dominique Mirassou


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