Bordeaux
Pendant un week-end Bordeaux a vécu au rythme du prix Albert Londres . Ainsi après avoir reçu le jury du prix à l’Hôtel de ville et inauguré le ponton qui porte le nom du prestigieux journaliste, Alain Juppé en compagnie d’Alain Rousset était à la remise des prix à la Chambre de Commerce et d’Industrie pour cette soirée prestigieuse. Il existe deux prix Albert Londres l’un pour la presse écrite et l’autre pour l’audiovisuel.
Le Prix Albert Londres c’est en quelque sorte le Pulitzer de langue française en ce qui concerne la presse écrite et l’audiovisuel car il s’agit de distinguer des reportages d’une extrême qualité et les délibérations sont souvent animées. Cette étape de Bordeaux avait un goût particulier car depuis 1999 le prix n’est plus remis à Paris mais dans un lieu symbolique qui se rattache à la langue française comme l’ambassade de France à Pékin (2004) ou l’Alliance Française de Sao Paulo (2009), et Bordeaux a été souvent le point de départ d’Albert Londres pour des contrées lointaines, car à cette époque on voyageait en bateau et le ponton qui porte son nom en témoigne aujourd’hui. Une autre raison qui fait que ce prix remis à Bordeaux a un goût particulier, est que trois journalistes de Sud-Ouest en on été les lauréats jean-Claude Guillebaud (1972), Pierre veilletet (1976) et Yves Harté (1990). Après les discours d’usage pour souligner la difficulté d’être journaliste ou grand reporter de l’image ou de l’écrit, un métier ou l’on risque d’ être otage, voire la cible de tueurs, un métier exigeant mais passionnant ; pour souligner aussi le rôle de contre pouvoir que peut avoir le journaliste on est passé au noyau dur de la cérémonie après un superbe discours d’Annick Cojean.
- Annick Cojean présidente du jury
- photo Bernard Lamarque
Prix Albert Londres presse écrite : Philippe Pujol
C’est pour sa série de 10 articles "Quartiers Shit" que Philippe Pujol spécialiste des faits divers au sein du quotidien de presse régionale La Marseillaise depuis près de dix ans, a reçu ce prix pour avoir beaucoup séduit à travers son style direct et le caractére littéraire de son écriture spontanée et vivante. Devant le parterre de journalistes venus des quatre coins du département, de la France et du Monde, Philippe Pujol à dénoncé l’instrumentalisation de la cité phocéenne par les politiques en précisant que la séparation entre quartiers Nord et quartiers Sud était un peu simpliste et qu’il fallait séparer surtout, quartiers pauvres et quartiers riches. C’est sûrement là que Philippe Pujol a trouvé l’inspiration pour sa série d’articles ayant pour titre "quartier shit" par consonance avec "quartier chic". le Jury en décernant ce prix à un journaliste de la presse quotidienne régionale, ce qui est extrêmement rare à voulu souligner ses talents d’écriture et c’est des mains de Doan Bui qu’il a reçu son prix.
Prix Albert Londres audiovisuel : Julien Fouchet, Sylvain Lepetit et Taha Siddiqui
Julien Fouchet, aujourd’hui correspondant de France 24 à New Delhi, Sylvain Lepetit, installé à Dubaï où il a sa maison de production, Caravelle Prod, et Taha Siddiqui journaliste pakistanais, correspondant notamment du New York Times, âgés respectivement de 38, 32 et 30 ans se sont vus remettre ce prix Albert Londres audiovisuel par Roméo Langlois lauréat de l’année précédente. Malheureusement Taha Siddiqui n’a pu faire le déplacement et seuls Julien et Sylvain étaient présents. À l’heure actuelle, la poliomyélite demeure endémique dans seulement 3 pays au monde (Afghanistan, Nigéria et Pakistan) et elle y fait des ravages particulièrement en Afghanistan et au Pakistan avec l’écueil des intégristes qui sont contre le vaccin. Le prix pour leur reportage télé "La Guerre de la polio" en Afghanistan et au Pakistan, produit par Babel Press et diffusé par France 2 leur a été attribué. Ils ont suivi pas à pas ces vaccinateurs qui risquent leur vie à chaque instant face une population minée par un discours rétrograde des fondamentalistes musulmans, car ces soldats de la santé se font régulièrement abattre par des talibans. Ils ont précisé qu’ils passaient énormément de temps à travailler leurs conditions de sécurité surtout quand ils allaient au contact des tribus pachtounes, tout en précisant que c’était leur confrère pakistanais qui restait le plus exposé.
La 76ème édition du prix (la 30ème pour l’audiovisuel) était dédiée à Josette Alia, ancienne présidente du jury, grande plume du Nouvel Observateur, décédée le 1er mai.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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