En 1992, au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, Severn Cullis-Suzuki, une enfant de 12 ans interpellait les dirigeants du monde entier sur la situation humanitaire et écologique de la planète. En 2009, Severn est une jeune femme de 29 ans qui a donné naissance à son premier enfant comme on peut le voir dans le film.
La projection de ce film organisé par Jean-Daniel Caillet avec la participation de son réalisateur Jean-Paul Jaud est d’une actualité brûlante. En cette période avec les évènements du Japon, il s’agit d’un plaidoyer pour sauver la planète, pour stopper la nourriture chimique et pour l’arrêt des centrales nucléaires, même si celles-ci en France ne génèrent pas une peur panique.
Le film
Le synopsis :
Severn Cullis-Suzuki, une jeune canadienne prend la parole à l’âge de douze ans sur l’environnement et le développement durable à la conférence des Nations Unies de Rio de Janeiro en juin 1992. En 2009, Severn est une jeune femme de 29 ans qui s’apprête à donner naissance à son premier enfant.
Ce long-métrage documentaire propose une mise en regard du discours de Severn en 1992 avec la vision qu’elle porte sur le monde en 2009.
Que s’est-il passé depuis 18 ans ? Quels sont les engagements environnementaux qui ont été tenus ? A quelles urgences et nouveaux défis le monde doit-il faire face ? Pour faire écho aux interpellations de Severn et pour répondre de manière résolument optimiste aux désillusions qu’elle pointe, le film prend le parti de mettre en lumière des initiatives positives, menées aux quatre coins de la planète par des personnes remarquables.
- Jean-Paul Jaud
- photo Bordeaux Gazette - Mireille Rajoely
Ce documentaire ramène chacun d’entre nous à une question universelle et essentielle : quel monde laisserons-nous aux générations futures ?
Le tournage : on se promène ainsi du Poitou-Charente à la Corse et du Japon au Canada autour de 4 thèmes majeurs que le film exploite :
la biodiversité : elle comporte plusieurs niveaux : la
biodiversité des habitats (forêts, prairies), la biodiversité
des espèces et la diversité génétique au sein même d’une
espèce.
l’agriculture biologique : c’est un mode de production qui garantit des conditions de culture ou d’élevage non polluantes. L’agriculture biologique n’utilise pas d’engrais chimiques ou de pesticides.
la déforestation : la déforestation entraîne la destruction de l’habitat des animaux qui y vivent, ce qui engendre une perte de biodiversité. Les forêts absorbent aussi une grande partie du carbone rejeté par les activités industrielles.
l’énergie nucléaire : 78 % de l’électricité produite dans l’Hexagone provient du nucléaire. L’alternative consiste à développer les énergies renouvelables qui utilisent, sans les détruire, des ressources naturelles comme la chaleur du soleil, la géothermie, le vent, l’eau, les végétaux.
Le débat
C’est plus d’une heure de débats qui ont eu lieu après la projection du film et on pouvait noter dans l’assistance la Présence d’Anne Walryck (Adjointe au maire-Chargée de la politique du développement durable).
Il n’est pas possible de rendre compte de toute la substance mais le problème de la nourriture des enfants dans les cantines scolaires et le lourd problème des huitres diploïdes ont été sérieusement évoqués. Ces méthodes entrainent ce que l’on appelle la confiscation du vivant qui sera le thème du prochain film de Jean-Paul Jaud.
Jean-Paul Jaud :"Je ne peux pas m’empécher de penser aujourd’hui à une personne et à tout un peuple, la personne c’est Yannick Chenet (de Saujon) qui est l’agriculteur que vous avez vu dans le film avec une casquette et des lunettes et qui est décédé, cela va faire deux mois, mort de son métier, mort de l’agriculture, de cette agriculture qu’on lui a fait pratiquer, lui, il pensait que depuis sorti de la deuxième Guerre Mondiale il allait nourrir l’humanité. En réalité il ne nourrit pas l’humanité, il empoisonne l’humanité, il s’est empoisonné lui-même et il est décédé des suites d’un cancer. Bien sûr, vous aussi, vous ne pouvez pas vous empêcher de penser au Japon qui va subir après le cataclysme subit, risque de subir une catastrophe environnementale et nucléaire.
Il faut penser aujourd’hui à ce peuple qui a déjà subit Hiroshima et à la folie, non pas de l’homme, mais à la folie d’une minorité de cupides, d’arrogants qui nous entraine dans quelque chose qui fait que peut être demain, les générations futures ne survivront pas."
- Jean-Paul Jaud et Jean-Daniel Caillet
- photo Bordeaux Gazette - Mireille Rajoely
"Je crois à la société civile, je crois qu’on peut se battre, voyez le livre de Stéphane Hessel"
"Qu’est-ce que vont manger demain les générations futures, du macadam, du béton ? Il faut repartir à la conquête des terres nourricières."
Anne Walryck : "Votre film est quand même plein d’espoir. On prend conscience de la gravité des choses, mais il n’est pas trop tard, on voit qu’il est possible d’agir. Depuis octobre 2009, c’est zéro pesticides pour l’entretien des 800 hectares de parcs et jardins, il y a des choses qui se font en local. Pour les écoles c’est zéro produits d’entretien chimiques et pour tous les bâtiments publics."
"Sur l’ensemble des cantines, soit environ 18000 repas, car c’est regroupé avec Mérignac, nous sommes à 20% de produits bio ou issus de l’agriculture biologique. Il y a un problème d’approvisionnement, car quand on fait des appels d’offres on n’arrive pas à avoir de candidats".
Jean-Daniel Caillet : "Depuis que l’homo sapiens existe, il mange bio et Jean-Paul à précisé : ce n’est que depuis 40 ans que nous mangeons produits chimiques. Cette chimie que nous avons mis, fait que, nos eaux de surface sont entièrement polluées et les eaux profondes sont également contaminées."
Réalisé par Jean-Paul Jaud
Long-métrage français
Genre : Documentaire
Durée : 2h00min
Année de production : 2009
Date de sortie cinéma : 10 novembre 2010
Severn la voix de nos enfants
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette