Parti le matin même du Petit Sauvage, Gérard Lajournade a rapidement parcouru en toute quétude les quelques kilomètres qui le séparaient encore de la Méditerranée pour franchir l’embouchure du Petit Rhône et se rendre dans le port des Saintes Maries de la Mer qui porte le nom de port Gardian.

Ce port était pour lui le but ultime de cette randonnée de vingt jours avec les deux derniers passés sur le petit Rhône depuis l’écluse Saint Gilles. Les deux derniers jours de sa randonnée se sont passés de manière assez différente. Si le dernier a été une véritable promenade de santé, le précédent a été un peu plus problématique dans la mise à l’eau. Ainsi au matin de l’avant dernier jour pour mettre à l’eau, l’opération a été un peu sportive car l’accès au Petit Rhône à cet endroit, à la jonction du canal et du Petit Rhône est assez difficile avec des abords assez peu commodes. Des joncs, de la vase séchée ou boueuse et surtout des moustiques qui de surcroît n’aiment pas être dérangés, et surtout pas par un kayakiste qui veut mettre son esquif à l’eau. Une fois cette opération délicate effectuée les 31 kilomètres qui le séparaient de Petit Sauvage se sont effectués sans encombre avec un arrêt repas à Sylveréal ou il a croisé des marseillais en balade qui l’ont invité à déjeuner alors qu’il ne s’y attendait pas du tout.

C’est vrai que ce genre de randonnée permet de rencontrer des gens sympathiques ouverts et généreux comme le responsable de port Gardian qui porte un nom qui n’est pas inconnu des amateurs de rugby bordelais puisqu’il se nomme Ibanez mais le prénom diffère puisqu’il se prénomme José, la différence ne s’arrête pas là mais il faut dire que l’homme à quand même une carrure de rugbyman. Une fois les photos de l’arrivée dans le port effectuées Gérard Lajournade a repris son chemin pour aller débarquer un peu plus loin sur la plage, juste en face des arènes ou les marins pompiers lui ont donné un coup de main pour transporter son kayak sur cent cinquante mètres de plage. Une fois son matériel rangé et plié il s’est octroyé une petite visite des Saintes Maries et il est allé dévorer un copieux et excellent plat de moules frites bien à l’ombre à la terrasse de la Chamade sur l’avenue Van Gogh à deux pas de l’Office de Tourisme.

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