Pour cette huitième séance de "Viva l’Opéra", c’est Alain Duault lui-même qui est venu présenter "La Tosca" à l’UGC de Bordeaux. Un jeudi par mois, une salle de cinéma se transforme en salle d’Opéra dans les conditions même de l’Opéra avec entracte et sonnerie d’appel pour l’acte suivant et, bien sûr, possibilité de s’offrir un verre de champagne ou d’autres breuvages. Autrement dit, comme si vous y étiez !
Alain Duault est Monsieur musique classique sur France 3 et RTL.
Il nourrit aussi une passion pour l’Opéra qu’il a cherché et qu’il cherche à faire découvrir au plus grand nombre car, en Italie, on va facilement à l’Opéra avec son sandwich, alors qu’en France cela reste un spectacle extrêmement élitiste et onéreux.
Qu’est-ce qui conduit un projet comme ça de mettre de l’Opéra au cinéma ?
Alain Duault : Les noces de l’Opéra et du cinéma datent de longtemps, le premier film d’Opéra date de 1915, c’est Carmen réalisé par Cécil B. Demille, il faut se rappeler qu’en 1915 le cinéma était muet et Cécil B. Demille avait choisi Géraldine Farrar, la plus grande diva du Métropolitan Opéra de New-York pour incarner Carmen bien qu’on ne l’entende pas.
- Alain Duault
- photo Bordeaux Gazette - Mireille Rajoely
Le film était accompagné derrière l’écran par un pianiste, donc les noces du cinéma et de l’Opéra date de longtemps. Tout au long du 20ème siècle , il y a une une succession de films d’Opéra avec une célèbre Aïda avec Sophia Loren dont la voix était doublée par Renata Tebaldi ; depuis une quinzaine d’années, les films d’Opéra se sont arrêtés. Ce qui a pris la succession, c’est l’Opéra au cinéma. Ce sont deux genres différents, le film d’Opéra, le cinéma le prend et il en fait un objet cinématographique. L’Opéra au cinéma, c’est vouloir transmettre au cinéma, avec les moyens du cinéma et pour le public du cinéma - qui n’est pas forcément un public d’amateurs - transmettre les émotions de l’Opéra.
Pour Alain Duault, il s’agit là d’une véritable démocratisation de l’Opéra et il fait remarquer que, pour les amateurs, on ne voit pas l’Opéra de la même manière, "car à l’Opéra vous avez une place avec une vue frontale unique", alors que la capture cinématographique permet de pénétrer dans l’intimité de l’action.
- Alain Duault cherche a faire passer sa passion
- photo Bordeaux Gazette - Mireille Rajoely
Ceci est surtout permis par l’utilisation du numérique qui apporte une grande qualité de son. La première saison, on a fait les grands classiques avec cinq français et cinq italiens. Pour la deuxième saison, on va aller vers des œuvres moins connues, mais non moins très intéressantes, avec des innovations dans la présentation.
Alain Duault a vraiment très envie de faire partager sa passion de l’Opéra et il y a en préparation pour le 9 décembre prochain une retransmission en simultanée dans toutes les salles UGC.
Prochaines séances :
Le 2 juin : Faust de Charles Gounod à 19h45
Le 7 Juillet : Carmen de Georges Bizet à 19h45
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette