Animasia

Pour sa 21e édition, Animasia a investi le Parc des Expositions de Bordeaux les 11 et 12 octobre, déployant 16 000 m², dix espaces, 280 exposants et plus de 153 heures d’animations. Présents le samedi 11/10, nous avons observé une programmation XXL — du cosplay à la K-pop en passant par les arts traditionnels — et des publics en renouvellement, confirmant l’ambition d’un rendez-vous fédérateur appelé à rassembler plus de 30 000 visiteurs sur deux jours.



Un samedi dense, du dojo à la grande scène

Dès l’ouverture à 10 h, les flux convergent par la porte K vers une cartographie d’espaces lisible : scène principale, scènes thématiques (gastronomie, dessin, Mansae), salles de conférences et zones d’initiation (dojo, ateliers “traditions”). Le périmètre horaire, 10 h–19 h le samedi, et la localisation au Parc des Expositions fixent un cadre clair à une fréquentation familiale et passionnée.

Animasia 2025
Jeu K-POP

Bollywood, tempo d’entrée (12 h 15, scène principale)

Premier temps fort de mi-journée : un set “Bollywood” (collectif Masti Punjab Di) donne la mesure sur la scène principale à 12 h 15, avec un rappel programmé plus tard dans l’après-midi. Les pas chorégraphiques, repris par un public nombreux, installent l’idée d’un festival où la performance devient aussi un moment d’appropriation collective.

Yosakoi, l’énergie chorale

Animasia 2025
SPECTACLE DE YOSAKOI
Association Koidoukai

Dans l’après-midi, l’Association Koidoukai présente un spectacle de Yosakoi sur la scène principale. Tambours, cris de cadence et éventails rythment une esthétique du groupe où les générations défilent côte à côte, un marqueur fort de la mixité des pratiques observée tout au long de la journée.

Concours cosplay

Animasia 2025
Concours de cosplay

À 16 h, le concours cosplay concentre la foule. Passage après passage, on repère la montée en gamme des costumes et la théâtralisation des présentations, reflet d’une scène locale structurée. La remise des prix conclura plus tard l’après-midi, dans une ambiance de “communauté-jury” où encouragements et conseils circulent librement.

Gastronomie & ateliers

À 14 h, la scène gastronomie accueille “Laap de bœuf (Laos)” avec Le Riz Jaune : démonstration pédagogique, questions sur les ingrédients, dégustation raisonnée. À proximité, Human Academy propose des modules “Découverte de la création de manga” sur la scène dessin, tandis que le dojo enchaîne les initiations (aïkido, kendo, kyūdō) qui attirent curieux et pratiquants. La juxtaposition d’ateliers “faire” et “comprendre” soutient une circulation entre contemplation et participation.

Animasia 2025
Initiation au Kyudo
Animasia 2025
Atelier dessin manga

Danse indonésienne (Association Couleurs d’Indonésie)

En fin d’après-midi, la programmation déploie une séquence indonésienne (danse et tenue traditionnelle), entre scène principale et scène gastronomie selon les moments. Le public, souvent installé au sol pour profiter des démonstrations, illustre la “pause contemplative” d’un samedi dense.

Conférences et coulisses des voix

Le samedi propose aussi un rendez-vous très suivi : “Les voix derrière les personnages”, avec Vincent Ropion, Yoann Sover et Arnaud Laurent (18 h), où l’on mesure l’attachement intergénérationnel aux séries et aux animes par le prisme du doublage. Les échanges, accessibles et techniques à la fois, confirment l’attention d’Animasia pour la médiation des métiers culturels.

Un écosystème en expansion

Au-delà des scènes, l’édition 2025 met en avant 16 000 m², dix espaces de programmation et plus de 280 exposants, soit un “terrain de jeu” où l’on navigue entre boutiques spécialisées, associations (calligraphie, bonsaï, haïku), tournois e-sport et stands d’écoles. L’organisation annonce plus de 30 000 festivaliers attendus sur le week-end, appuyée par 150 bénévoles un indicateur de maturité pour un festival devenu institution régionale.

Un public en recomposition, des usages convergents

Les circulations observées ce samedi confirment un profil de publics pluriels : familles multi-générations, cosplayeurs aguerris, fans de K-pop et gamers indé se croisent sans hiérarchie, guidés par la disponibilité d’activités accessibles (démonstrations gratuites, initiations, conférences) et par des codes communautaires lisibles (cosplay “safe”, chorés partagées, entraide en atelier). Animasia joue ici son rôle de “fédérateur” : un lieu de socialisation culturelle où l’appartenance (à un fandom, à une pratique) favorise l’ouverture à d’autres univers du festival. Les données “institutionnelles” (heures d’animations, diversité des scènes) renforcent cet effet de seuil : on vient pour un centre d’intérêt, on reste pour la découverte.

Indie Game Factory

Animasia inaugure une version “surboostée” de l’Indie Game Factory Showroom : 2 000 m² dédiés, 50 studios indépendants réunis à l’échelle nationale, dix écoles de formation, et 12 heures de conférences sur les métiers (direction artistique, écriture, production). L’ambition annoncée : devenir le plus grand rassemblement national consacré au jeu vidéo indépendant. Sur le terrain, la zone se vit comme un “open lab” où l’on teste des prototypes, discute pipelines et parcours pro, et découvre les coulisses des productions locales et hexagonales.

Les invités

Le plateau 2025 met en avant des voix majeures du doublage : Vincent Ropion (de Nicky Larson à Lastman), Yoann Sover (voix régulière de Zac Efron, rôles TV emblématiques) et Arnaud Laurent (Fairy Tail, Jujutsu Kaisen, Seven Deadly Sins), très sollicités en rencontres et dédicaces. Côté créateurs de contenu, El Crunchy (mangas/anime) et l’équipe de Manga Trash (Teromik, “Chauve Burlesque”) ont animé des échanges nourris avec leurs communautés, entre analyses pop et clins d’œil aux nostalgies partagées.

Sur deux jours, Animasia 2025 confirme sa place de carrefour régional des cultures pop et des traditions asiatiques : une densité de rendez-vous, une pluralité de scènes et des publics mêlés qui composent un récit commun. Bilan : près de 30 000 fans rassemblés sur le week-end selon l’estimation communiquée, et une impression nette : le festival assume désormais son rôle d’interface entre transmission, pratiques amateurs et industries culturelles.

Ecrit par Oihana Marco

Photographe, psychologue et anthropologue.
https://www.oihanamarco.com

Ecrit par Jean-Sébastien Dufourg

Créateur du site Bordeaux Gazette et Président de l’association.


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