Bordeaux
Le 20 juillet 1842, Victor Hugo âgé de 41 ans, venant après deux tentatives restées infructueuses d’être reçu à l’Académie française, séjourne à Bordeaux avant de traverser le Sud-Ouest. Il réside à l’hôtel Marin, rue Esprit des lois. Au cours de ce voyage, il accumule des notes et impressions sous forme de lettres fictives adressées à un ami. Victor-Hugo invite le lecteur à découvrir le patrimoine et à réfléchir sur l’environnement de la ville.
De Bordeaux, Victor Hugo nous offre ces quelques lignes, intitulées En voyage-Pyrénées : « On n’a pas assez vanté Bordeaux, ou, du moins on l’a mal vanté … Bordeaux est une ville curieuse, originale, peut-être unique … il y’a deux Bordeaux : le nouveau et l’ancien. Tout dans le Bordeaux moderne respire la grandeur comme à Versailles, tout dans le vieux Bordeaux raconte l’histoire comme à Anvers … Ces Colonnes Rostrales … Cette place Royale qui est tout simplement la moitié de la place Vendôme posée au bord de l’eau, ce pont d’un demi-quart de lieu, ce quai superbe … ce théâtre énorme et monumental
… ces façades couleur amadou, sculptées par le fin ciseau de la Renaissance, ces portails et ces escaliers ornés de balustres et de piliers torses, peints en bleu à la mode flamande, cette charmante et délicate porte de Cailhau … Cette autre belle porte de l’hôtel de ville qui laisse voir son beffroi fièrement suspendu sous une arcade à jour, ces tronçons informes du lugubre fort du Hâ, ces vieilles églises, Saint-André avec ses deux flèches … Saint-Seurin … Sainte-Croix … Saint-Michel … Ces souvenirs qui sont des monuments, ces édifices qui sont des dates … Ajoutez à cela la magnifique Gironde encombrée de navires, un doux horizon, des collines vertes, un beau ciel, un chaud soleil, et vous aimerez Bordeaux, même vous qui ne buvez que de l’eau et qui ne regardez pas les jolies filles. Elles sont charmantes ici, avec leur madras orange ou rouge … »
De quoi recommander fortement à ceux que le récent slogan « Osez Bordeaux » interpelle, de lire tout de suite ces quelques lignes de Victor Hugo. L’écrivain reviendra brièvement à Bordeaux en 1871 (2 mois) en tant que député, afin de rejoindre l’Assemblée Nationale qui siège alors au Grand-Théâtre de Bordeaux.

Ecrit par Dominique Mirassou
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