A la sortie d’un cours de théâtre, un professeur retient un de ses élèves pour lui dire simplement « qu’il est nul ». La nouvelle ne paraît pas affecter plus que cela l’élève, mieux, il semble croire qu’il s’agit d’un problème de règlement de ses cours. Il avoue être au chômage et promet d’acquitter ses dettes dès que possible. Devant ce flegme agaçant et ce mur d’incompréhension, le professeur se sent obligé de préciser et d’étayer ses arguments en se lançant dans une diatribe délirante contre cet élève qui depuis quatre ans de cours assidus, n’a pas progressé. Cependant, la réaction du jeune élève sera tout à fait différente de ce que le professeur et les spectateurs attendaient. Un jeu d’amour haine entre les deux protagonistes va s’engager. Le sous-titre de la pièce est « la pitié carnivore » et, en effet, il s’agit bien d’une guerre diabolique. Deux orgueils s’affrontent durement où chacun tentera de manipuler l’autre. Des limites seront franchies jusqu’à l’impensable.

L’auteur Bernard Da Costa a créé depuis 1965 une bonne centaine de pièces dont la majorité a été jouée dans le monde entier. Cette fois, c’est sur une idée du metteur en scène Jean-Pierre Terracol qu’il a ajouté deux personnages à sa pièce « Boomerang » lui conférant ainsi une dimension et une couleur très particulière. Les rôles s’échangent ; la professeure devient professeur et le jeune élève garçon, une jeune élève fille. Les générations, les genres et les idées se défient. Ce jeu complexe est bien maitrisé par Jean-Pierre Terracol assisté de Josette Discazeaux.
Chacun des acteurs partage un personnage : Nicole Cazaux et Didier Paris campent des professeurs subtilement différents ; elle, plutôt autoritaire avec panache, lui séducteur désabusé. Charlotte Duquesne et Cédric Poublanc sont les élèves ; elle, ardente et manipulatrice, lui insondable et inquiétant.

Ce rapport de force entre maître et élève est traité finement avec originalité. C’est une histoire, presque une tragédie très contemporaine aux dialogues percutants.
Le spectateur suit avec fascination ces affrontements brutaux, épicés parfois d’une pointe aigrelette d’un humour cynique. Le théâtre possède cette magie de l’art du vivant que le cinéma n’aura jamais. L’émotion est forte, ce sont des humains qui frémissent pleurent ou se battent devant nous. Nous sommes partie prenante du spectacle parce que nous sommes là, avec eux, partageant cette énergie.
Venez passer une bonne soirée dans ce petit théâtre confortable au lourd rideau de velours noir : 1-3 rue de Beyssac à Bordeaux.
Les dates le 17, 18, 21, 22, 23, 24, 25, 29, 30,31 mars et le 1er avril à 20h00
Le dimanche 19 mars à 15h30

N’oubliez pas de réserver par téléphone au 05 56 92 25 06
Ou bien sur le site http://theatre-la-lucarne.com
Photo de une : Les acteurs, l’équipe technique , l’auteur et la mise en scène
premier rang Charlotte Duquesne, Eric Dupuy, Lucas Fortune, Eric Poublanc
second rang Didier Paris, Bernard Da Costa, Josette Discazeaux, Jean-Pirre Terracol