Bordeaux
Toujours prêts à mettre en avant leurs solutions pour un avenir plus juste et plus fraternel, les élus E.E.L.V. sont en train de passer à la mise en application de leurs théories innovantes. Les cours de récréation sont selon les élus verts conçues pour les activités des garçons au détriment de celles des filles et il est grand temps d’y remédier.
Nul ne niera que nombre de cours d’école ressemblent plus à des parkings en bitume, brulantes en été, pas vraiment adaptées au repos et au divertissement de tous. Nos élus verts ont donc décidé de débitumer, dégenrer, végétaliser et pourquoi pas « potagiser » ces cours où les garçons adeptes des sports de balles ont depuis longtemps envahi le centre, reléguant les filles sur les côtés. Cette théorie quelque peu simplificatrice oublie cependant les très nombreux garçons peu adeptes du foot alors que nombre de filles s’y mettent et que nombres d’activités prisées par les filles n’ont nul besoin d’un très grand espace et encore moins d’un espace central que seul quelques élus semblent vouloir urgemment leur rendre. Occuper le centre de la cour serait donc la clef du pouvoir ?
Pour une femme et en l’occurrence une jeune-fille, le problème n’est pas tant l’aménagement de la cour que l’éducation des hommes et leur environnement mental. De ce rapport construit en estimant ou non qu’un sexe doive dominer l’autre nait le fond d’un problème diversement grave selon les foyers et auquel la structure de la cour de l’école ne risque guère de changer grand-chose.
- Filles et garçons même combat
Inutile de réfléchir très longtemps pour s’apercevoir que les aménagements urbains ne risquent pas de participer à l’amélioration de l’égalité hommes/femmes, si ce n’est à la marge de la marge et que prétendre traiter un problème sans s’attaquer à ses racines profondes n’est qu’illusion pour ne pas dire escroquerie intellectuelle
C’est ainsi que nombre de féministes confrontées au harcèlement de rue que subissaient les femmes dans certains quartiers de Paris en furent réduites à proposer l’élargissement des trottoirs, ni plus ni moins. De là à penser que la nébuleuse de ce dégenrage sans bitume permettra d’édulcorer la lutte contre l’inégalité homme/femme et pourquoi pas d’éviter d’affronter les causes réelles de ce grave problème, il n’y a qu’un pas que nous risquons de franchir allégrement au chapitre des fausses solutions.
Toujours au chapitre de la lutte contre les violences faites aux femmes et du révisionnisme culturel qui en découle, Carmen, le célèbre opéra de Bizet a vu sa fin réécrite (pas partout) pour que le public n’applaudisse pas le meurtre d’une femme. A la fin c’est désormais Carmen qui tue Don José. Autant dans notre bonne ville, pour continuer à patauger dans ces dérisoires démarches, demander à la famille Guérin de créer au plus vite la marionnette Guignolette avant que Guignol ne soit devenu insupportable !!!

Ecrit par Dominique Mirassou
Recherche
Sur le même sujet
Bordeaux Gazette Annuaire
