Bordeaux
Les Stolpersteine (pluriel de Stolpertein) sont des pierres de la mémoire issus du projet né il y a plus de trente ans de l’idée d’un artiste berlinois (Gunter Demnig) visant à rendre hommage aux victimes du nazisme et leur fournir un imaginaire de sépulture pour ces personnes ayant totalement disparus sans aucune trace.
Il existe déjà 17 Stolpersteine qui ont été installés Bordeaux dans cadre d’un projet lancé par l’Université de Bordeaux qui a prévu d‘installer ces « pavés de la mémoire » devant le dernier lieu d’habitation des victimes du nazisme, de plus il s’agit là de personnes victimes de la « rafle Papon » dont le procès a défrayé la chronique judiciaire bordelaise dont Jean-François Meekel nous a récemment parlée avec son ouvrage « Procès Papon-Témoignages des Parties Civiles » car était présent pour cette manifestation Jean-Marie Matisson partie civile des premier jours du Procès Papon aux côtés de Céline Rezenthel et Henri Alisvaks petits enfants du couple Antoinette et Hirsch Alisvaks, raflés le 15 juillet 1942 à Bordeaux et déportés à Auschwitz. C’est Olivier Escot adjoint chargé du handicap, de la lutte contre toutes les discriminations, de l’accessibilité et des établissements recevant du public accompagné de Nadia Saadi maire-adjointe du quartier Bordeaux centre chargée de l’accompagnement des mutations économiques qui ont présidé cette manifestation qui a été perturbée de façon sonore par le déferlement paysan de ce lundi sur Bordeaux
- Céline Rezenthel et Henri Alisvaks motre chacun un pavé entouré par Jean-Marie Matisson, Olvier Escot et Nadia Saadi
Deux Stolpersteine « deux pierres de la Mémoire » ont notamment été déjà installées au 60 rue de la Rousselle en mémoire des parents du célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik qui est le seul survivant de la rafle du 10 janvier 1944 à Bordeaux, dernière des grandes rafles girondines qui compte 335 victimes juives dont 135 personnes à Bordeaux, 12 à Arcachon et 81 dans le reste du département mais quelques uns s’en échapperont. Actuellement on compte plus de 100 000 de ces pierres de la mémoire dans près de 1 800 communes européennes pour rendre hommage à ces victimes du nazisme promises à la "Solution Finale". Après le discours d’Olivier Escot ce sont Céline Rezenthel et Henri Alisvaks qui ont procédé à la mise en place de ces pavés de la mémoire de la rue des Étuves. On a pu suivre par la suite une série d’interventions où des scolaires ainsi que des étudiantes et des étudiants qui ont lu des textes en relations directes avec le vécu de ces brutales et cruelles séparations ainsi que les angoisses générées par ces situations de contraintes ultimes. La situation les conduisait à envisager une fin certaine avec tout ce que cela pouvait générer dans l’esprit de ces pauvres gens dont le seul crime était d’être juif.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette