Bordeaux
Tous les soirs, l’imprimerie de Sud Ouest ouvre ses portes. Accessible à tous, cette visite permet de découvrir l’envers du décor du deuxième quotidien français.
Il est 22 heures. La ville est plongée dans le noir. Les lumières du pont Jacques Chaban Delmas scintillent dans les yeux des visiteurs. À l’heure où beaucoup vont se coucher, eux vont visiter l’imprimerie de Sud Ouest. Située rive droite, sur le quai de Brazza depuis 2001, l’imprimerie impressionne de par sa taille. À côté, on se sent tous petits. Il est temps de pénétrer dans les lieux. Dans le hall d’entrée se trouvent deux machines qui servaient à imprimer à l’époque. Elles ont beaucoup de charme et sont bien conservées. Les guides arrivent, assez jeunes, et présentent le déroulement de la soirée. On les suit dans l’escalier. Sur les différents murs de l’étage sont affichées d’anciennes Une du journal. La première (29 août 1945), bien-sûr puis toutes celles ayant marqué l’histoire du canard. En temps de guerre, l’actualité tenait sur une page recto-verso à cause de la restriction. Au fil des années, Sud Ouest s’est agrandit pour ensuite rétrécir et parvenir à la taille qu’on lui connaît aujourd’hui. On entre désormais dans une salle où des chaises sont alignées. Tout le monde s’assoit. Face à nous, il y a un écran encore éteint. Les guides nous expliquent qu’aujourd’hui, ce sont plus de 270 000 exemplaires du journal qui sortent chaque soir de l’imprimerie. Place au film. Lui nous montre toutes les étapes de la conception du journal. De la conférence de rédaction le matin, à l’écriture et la relecture jusqu’au moment où il arrive à l’imprimerie. L’heure de l’impression n’a pas été choisie au hasard. Étant donné que les machines commencent à tourner à 23h, les journaliste ont le temps d’inscrire le résultat du match du soir où toute autre nouvelle qui aurait pu arriver dans la soirée.
- L’impression fonctionne avec des plaques offset mono-métalliques en aluminum qui servent de support.
La visite commence enfin véritablement. Pour visiter les 17 000 m² de l’entrepôt il nous faut sortir. Il fait froid mais l’enthousiasme est plus fort que tout. On s’arrête devant un énorme mur vitré. Les trois rotatives commencent à s’activer. La première salle que l’on découvre est la salle des bobines. Tout le papier est entreposé ici. Ces 15 000 tonnes de feuilles seront écoulées en quelques jours. Certaines bobines font jusqu’à 20 km de longueur ! On entre ensuite dans une salle où la température ne varie jamais. Il y fait 22°C. Avant d’être utilisé, le papier est stocké ici pour que sa température soit idéale. Cinq robots font constamment des vas-et-vient dans la pièce pour porter les bobines. Un engin comme celui-ci coûte 150 000 euros. Changement de pièce, un bruit de mécanique s’élève. Les trois rotatives fonctionnent maintenant à plein régime. À côté de chacune d’elles, on remarque les bobines qu’on a vu précédemment. Les feuilles de journal défilent devant nos yeux à vive allure. Les journaux passent de machine en machine et finissent leur course dans la salle d’expédition. Là-bas, casque sur les oreilles, les employés les récupèrent et les trient pour les envoyer aux différents départements que couvre le journal Sud Ouest. Ensuite, des camions arriveront pour aller fournir tous les points de vente de la région. Ce n’est qu’à 4 heures du matin que les rotatives cesseront de tourner pour recommencer le soir suivant.
Ces visites sont ouvertes à tout le monde, tous les jours et sont gratuites ! Alors si vous êtes curieux, pensez à vous inscrire sur leur site au moins un mois à l’avance.
Ecrit par Margau Gonzalez