Bordeaux
Le peintre et illustrateur Arnaud Faugas représente l’histoire et les scènes de la vie bordelaise depuis une quarantaine d’années, et plus récemment sur un papier peint de l’entreprise Isidore Leroy. Une passion qu’il n’a pourtant épousée qu’à 30 ans, après une vie de voyages et d’incertitudes.
Rien ne prédestinait Arnaud Faugas à la passion de l’illustration et de la peinture. L’artiste en devenir s’est « laissé porté par le vent » lors de sa jeunesse. C’est après s’être essayé pendant une année au droit à Bordeaux et au théâtre au cours Florent à Paris qu’il décide de partir à Londres. « Mon père était négociant en vins. Je me suis essayé au métier là-bas pour apprendre l’anglais, mais ça ne l’a pas fait non plus. », détaille l’homme.
Il abandonne peu après l’Europe pour partir à New York. « Mes copains m’ont poussé à y aller. C’était à l’époque de Londres de Thatcher. Tout était noir, gris, les gens n’avaient pas un rond. Et de mon temps, les États-Unis attiraient les jeunes à l’image de l’Asie aujourd’hui. C’était un pays souriant, dynamique, accueillant, où les gens dansaient dans les rues », rembobine Arnaud Faugas. Il y reste trois ans, vivant de petits boulots comme serveur, peintre en bâtiment ou restaurateur.
Premières illustrations
Toutes les bonnes choses ont une fin. « Je suis retourné à Bordeaux dix ans après l’avoir quittée. J’avais envie de commencer une nouvelle aventure. Je n’ai jamais vraiment su où aller jusque tard. C’est peut-être ça la vie d’artiste. Avancer sans savoir où l’on va jusqu’au jour où une plume atterrit entre nos doigts ! C’est comme ça que j’ai acheté mon premier carnet, mes aquarelles, mes crayons, et que je me suis mis à dessiner », en sourit l’artiste.
Je représente souvent la musique comme le classique ou le jazz, le théâtre, des gens qui dansent. Des choses qui swing !
Il pense à illustrer en couleur les scènes de vie de grandes villes comme Bordeaux dès le début de sa carrière d’artiste autodidacte. « Je représente souvent, la musique comme le classique ou le jazz, le théâtre, des gens qui dansent. Des choses qui swing ! Les couchers de soleil sur le bassin d’Arcachon ne m’intéressent pas trop. Je me suis aussi mis aux tags de citations célèbres de Jay-Z ou Marylin Monroe par exemple. »
- Oeuvre d’Arnaud Faugas
- "Central Bordeaux Opéra" est le genre de tableau d’Arnaud Faugas qui met en scène la vie bordelaise.
« L’illustration raconte toujours une histoire »
Arnaud Faugas lui permet d’exposer et de vendre ses premières œuvres un an plus tard. Il s’épanouit dans l’illustration qui permet « des extravagances et des surinterpréterions, que ce soit dans mes scènes de vie ou mes tableaux abstraits. L’on peut par exemple faire une girafe qui fait du patin à roulettes en mangeant un yaourt. Chose qu’il est difficile de représenter avec la photographie, qui capture un moment clef. Les magazines anglo-saxons comme The Economist utilisent beaucoup l’illustration car elle permet parfois de représenter un propos d’une meilleure façon que la photo d’un bâtiment ou d’un banquier. »
Pour lui, « l’illustration raconte toujours une histoire. Comme le papier peint d’Isidore Leroy, qui représente les monuments et donc l’histoire de Bordeaux. C’est plus compliqué de le faire avec de nouveaux quartiers, qui sont au mieux orientés sur la nature. Même si j’ai déjà dessiné le quartier du Grand parc de Bordeaux. Mais rien n’empêche d’ajouter un hélicoptère qui se pose sur une maison ou une voiture en forme de requin qui se balade à travers le quartier. On peut faire ce que l’on veut en illustration ! », en rigole l’artiste.
Ecrit par Antonin Besnard