Bassens
On connait l’histoire du Colbert qui a séjourné longuement quai des Chartrons au point que le dimanche matin on parlait du marché du Colbert (1993 à 2007). Le marché du dimanche matin existe toujours et le Colbert a été déconstruit à Bassens après un aller et retour à Brest.
Fort de cette première expérience Bassens a postulé pour l’acquisition du marché M9 qui lui été octroyé en juillet 2023 avec procédure normale de mise en concurrence . Il s’agit de la déconstruction de plusieurs navires condamnés de fort tonnage de la Marine nationale de type frégates, pétrolier ravitailleur, patrouilleur et autre bâtiment océanographique. Ce vendredi, l’ex-Suffren, une frégate lance-missiles de la marine nationale, stationnée jusqu’à présent à Toulon (Var) en attente de déconstruction, est donc arrivé sur le pôle naval de Bassens (Gironde), un des sites du Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) pour être donc déconstruite, il s’agit du premier des huits navires qui constitue ce marché. Le marché de la marine nationale pour la déconstruction de ces huit navires a été remporté par un regroupement de la société Cardem (filiale de Vinci), de la société Snadec Environnement et de la société Sirmet. Ce seront 25 000 tonnes de féraille recyclée.
- La coque en remorquage dans l’estuaire
La coque du Suffren a donc quitté Toulon le 4 octobre dernier et est arrivée à Bordeaux le vendredi 24 novembre, après deux escales à Lisbonne puis à Bilbao, imposées par les conditions météorologiques très dégradées et peu compatibles avec un remorquage en sécurité de la coque car l’engin peut facliment dérver n’ayant plus de propulsion propre. Dans les mois qui vont suivre, arriveront de manière échelonnée au fur et à mesure de la place laissée libre les ex-Meuse, Jean de Vienne, Cassard et Montcalm pour Toulon puis deux coques venant de Brest - l’ex-Albatros, l’ex-Georges Leygues - et enfin une coque en provenance de Lorient, l’ex-d’Entrecasteaux. Cette filière est le constat d’une nécessaire réindustrialisation de l’économie française comme cela a été démontré à l’aune de la crise dela Covid et l’évolution vers le tout électrique avec la nécessité de reprendre en main un certain nombre de fabrications.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette