Bordeaux
Mardi matin, Christian Baulme président de l’association des commerçants bordelais « La ronde des quartiers » et une cinquantaine de compatriotes, ont envoyé un courrier à l’état pour faire part de la situation dramatique de l’ensemble des commerçants indépendants.
50% de chiffres d’affaires en moins.
En effet chaque week-end les magasins bordelais font face aux nombreux dégâts causés par l’affrontement entre gilets jaunes et forces de l’ordre dans le centre ville. Une insécurité insoutenable pour les commerçants, qui ont pour certains décidé de fermer boutique le samedi. « Sincèrement on en peut plus. Depuis les manifestations on est à - 40% de fréquentations, et -50% de chiffre d’affaires cumulé, comment voulez vous que l’on s’en sorte » concède, Patrick Baulme, président de l’association des commerçants « La ronde des quartiers ». Ainsi face à la baisse constante de leur chiffre d’affaires et des violences répétées, les commerçants bordelais et de la France entière (Dijon, Grenoble, Lille, Rennes, Nantes, Toulouse...) ont décidé d’envoyer un courrier
commun au ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire. Un courrier comportant plusieurs revendications importantes, dont l’annulation de la CFE (contribution foncière des entreprises) mais aussi le déblocage de mesures de chômage partiel. « Il y a des décisions à effectuer maintenant, sinon ce sont des hommes et des femmes qui vont perdre leur emploi. Sur Bordeaux 10% des commerçants sont menacés de fermer boutique »,insiste le président de l’association. « Il faut que les gilets jaunes arrêtent de se faire manipuler par des petits groupes. Envahir la rue Sainte Catherine s’est empêcher le travail de 500 commercants, et 1200 employés ».
- Christian Beaulme et les commerçants place Saint Projet
« Chaque samedi ont vit dans la crainte »
Une situation qui amène à réfléchir à un plan de reconquête des clients sur 3 ans, qui lui même demanderait un investissement de la part de l’état. En plus de l’envoi du courrier, une cinquantaine de commerçants munis de pancartes « Commerce emplois en danger à Bordeaux » étaient présents pour soutenir l’association. Pour Yves, restaurateur dans la rue Sainte Catherine, ouvrir le samedi est devenu une véritable prise de risque : « Chaque samedi on vit dans la crainte. Dès qu’il y a des débordements, on est obligé d’enfermer les gens dans le restaurant. Je vois des enfants qui pleurent et des parents complètement paniqués. Toute les réservation du soir sont annulées », affirme le commerçant. « On commence sérieusement à réfléchir à fermer le samedi, car le but n’est pas de mettre notre commerce et nos clients en danger ». Une peur qui fait suite aux nombreux commerces vandalisés durant les manifestations à l’image de la devanture du Starbucks Coffee, brisée par un petit groupe d’individus samedi dernier. La ronde des quartiers et l’ensemble des commerçants espèrent donc une sécurité plus conséquente pour l’acte XI des gilets jaunes, avec une fermeture de la rue Sainte-Catherine aux manifestants.
Ecrit par Jean Rinaud