Bordeaux
« Un feu d’artifice de mille couleurs et d’inventions multiples pour ce trés grand spectacle en hommage à Molière … »
Direction musicale Thibault Noally Mise en scène Jérôme Deschamps
Chorégraphie Nathalie Van Parys
« Il n’est pas celui qu’on croit, un ridicule sottement ambitieux, en appétit des honneurs, mais un bourgeois qui s’ennuie et qui désire s’élever, quitter la vie routinière qui l’ennuie, et devenir un « homme de qualité » par la culture. Il rêve… Bien sûr, ignorant de ces matières, de leur contenu le plus simple, il n’en connaît que les signes extérieurs qui l’attirent, et sa naïveté nous amuse. Les autres rient de lui, on s’en moque, on le croit fou. Il rêve… Et je veux ici faire partager sa solitude au milieu de ceux qui le dupent, son émerveillement devant le paradis qu’il croit voir naître sous ses yeux. Et rêver … »
Jérôme Deschamps
La musique, la danse, les chants, le théâtre retracent rigoureusement et pour notre plaisir ce nouveau divertissement : la comédie ballet auquel les deux Baptiste ont dû s’atteler en 1669 pour plaire au roi Louis XIV et le divertir avec sa cour … Hier soir, à l’Opéra de Bordeaux c’était un spectacle royal. Dés ’ouverture du rideau nous pénétrons dans l’intimité de l’appartement sobre et astucieux du Maître du lieu Monsieur Jourdain, petit bourgeois et fils de marchand – Jérôme Deschamps - qui ne rêve que de titre de noblesse pour ressembler « aux gens de qualité » devenir gentilhomme et bénéficier de tous les avantages liés à ce rang. Mais pour cela toute une armada de courtisans et autres maîtres de danse – Guillaume Laloux - , de musique, - Sébastien Boudrot - de philosophie - Jean-Claude Bolle-Reddat - ou d’armes, - Vincent Debost - sans oublier le couturier, essaieront de lui vendre fort cher tous ces talents. Mais Jourdain croyant avoir du prestige dans ses actes n’agit qu’avec maladresse jusqu’à insupporter tout son entourage et ses « maîtres ». L’essentiel pour lui étant de dire de la prose sans le savoir et de succomber à la belle marquise, Dorimène – Dominique Choisnet - qui le fait mourir d’amour. Il sera dupé par elle et son amant malhonnête. . M. Jourdain, qui veut montrer à sa femme et à sa servante Nicole – Lucrèce Carmignac - ses connaissances nouvelles, réussit seulement à se couvrir de ridicule. Mme. Jourdain - Josiane Stoleru - reproche à son mari de fréquenter les nobles, et de ne pas s’occuper du mariage de sa fille Lucile – Flore Babled -. Mais tout s’arrangera enfin lorsque sacré « Grand Mamamouchi » par le Grand Turc, Cléonte – Aurélien Gabrielli - il lui offrira sa fille lors d’une fin de l’histoire étourdissante mais attendue comme une farce ou un superbe conte de fée !
- LE BOURGEOIS GENTILHOMME
- Photo © Marie Clauzade
Durant ces trois heures où les rires fusent, s’ajoutent hormis le texte « au rasoir » de Jean Baptiste Poquelin, des moments cocasses, « comique de répétitions », chaque fois plus surprenants et tellement inventifs … Comment noyer son chagrin avec la machine à remplir les verres de vin ; comment servir un cochon rôti qui réserve des trésors d’ingéniosité jusqu’au surréalisme et tant d’autres surprises dont la troupe complice de la Compagnie Jérôme Deschamps montre sa force et tous ses talents. De savoureuses scènes servies avec justesse et brio m’empêchent de les souligner tant elles sont nombreuses et il faut garder les surprises.
- LE BOURGEOIS GENTILHOMME
- Photo © Marie Clauzade
Le salut final de la troupe porté par l’enthousiasme des spectateurs applaudissant à tout rompre justifie les nombreux rappels à cette magnifique équipe … Bravo et Merci.
Dernières représentations : mercredi 19 jeudi 20 et vendredi 21 janvier à 20h
OPERA NATIONAL DE BORDEAUX Place de la Comédie – BP 90095
33025 Bordeaux cedex
Réservations 05 56 00 85 95
Ecrit par Pierre Chep