Créon

Musiques d’ici et d’Ailleurs

A Créon, commune de l’Entre 2 mers d’environ 5000 habitants l’ association La Rurale propose une offre culturelle pour tous, tournée vers le spectacle vivant, procurant des émotions, des moments de partage. C’est une fenêtre ouverte sur le monde.



Ce samedi 11 novembre, LAÜSA, en première partie de ce concert et le Wati Watia Zorey Band nous ont offert un beau voyage sonore et festif. A l’origine Lolita Delmonteil Ayral et Camille Raibaud forment un duo accordéon et violon et se produisent dans les bals folk en terre gasconne. De la rencontre avec la chanteuse Juliette Minvielle en langue occitane, accompagnée de son accordéon et Julien Esteves au bouzouki nait le groupe LAÛSA "lahuzo" et du concert dansant on va glisser doucement vers le bal à écouter. Un témoignage qui rappelle que « les peuples se sont rencontrés sur une terre d’accueil, que les musiques se sont mêlées. » Rosemary Standley, elle-même baignée dans diverses cultures de country, de blues et de rock, est la chanteuse du Moriarty Quinquet En 2008, lors d’un concert au Festival Africolor, elle rencontre la chanteuse rock Marjolaine Karlin. De là surgit, un projet « Zanz In Lanfer » auquel se joignent quatre musiciens qui rendent un hommage intense au grand chanteur réunionnais Alain Péters, né en 1953, et disparu en 1995 avec ainsi Rosemary Standley  : chant, Marjolaine Karlin : chant et percussions, Arthur B Gillette : guitare électrique, Thomas Puéchavy : harmonica et guimbarde, Rémi Sciuto : saxophone et baryton, Salvador Douézy : percussions].

WATI WATIA ZOREY ( « zoreilles », à La Réunion, ce sont les Blancs de métropole dont l’oreille a tendance à rougir sous le soleil des tropiques.) BAND, groupe éphémère et riche de ce mélange. Si aucun d’eux n’est créole, c’est dans cette langue colorée aux harmonies envoûtantes qu’ils chantent. Le Réunionnais ne dit il pas que le mariage est « Nid de guèpe » ? Pendant 2 heures Rosemary et Juliette vont nous porter et nous bercer de leur voix enivrantes, exaltant les vers de Alain Péters l’écorché soutenues par une musique foisonnante, accordéon, guimbardes et un énorme sax baryton. La ballade chaloupée de « Rest’la maloya » côtoie la mélancolique « Plime la misère », la mélodieuse « Caloubadadia » l’endiablée « Moin té crois pi » reprise en cœur par le public conquis, et lorsque que Rosemary et Juliette sont descendues de la scène pour nous entraîner dans leur cortège enjoué, certains les ont invitées à danser, d’autres ont commencé à s’essayer à quelques pas de séga, la danse de la Réunion. C’est finalement toute la salle qui a transformé cette soirée en un immense joyeux bal qu’on aurait voulu prolonger toute la nuit.

Ecrit par Patricia B. Dean


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