« La première carence est partout la carence de l’imagination. Nous avons toujours du mal à admettre que d’autres personnes puissent vivre avec d’autres références que les nôtres, ou que nous puissions avoir un autre rôle que celui que nous tenons. Notre société occidentale est contrainte actuellement d’inventer une civilisation du compromis ….. Les conflits de rôle vont en se multipliant, or la seule issue demeure le compromis, celui qui ne camoufle pas les conflits. »
L’auteur de ces lignes, adepte de l’altérité et du dialogue qui nous appelle à la responsabilité et à la tolérance n’est autre que Paul Ricœur, penseur de « l’éthique du compromis », personnage austère qui eut un jeune secrétaire particulier qui allait devenir Président de la République, Emmanuel Macron, dont tout le monde sait aujourd’hui l’influence que le philosophe a exercée sur sa pensée.
Personnellement et modestement adepte du culte du compromis, mais bien sûr d’un compromis qui ne camoufle pas les conflits, soit, la tentative féconde d’harmonisation des contraires, cette voie, difficilement admise par les adeptes du blanc ou du noir, du bien ou du mal, n’en est d’ailleurs pas à son premier échec dans l’histoire de notre république. La démocratie de par la compétition politique qui la caractérise et souvent la caricature, fuit presque toujours le compromis.
Après plusieurs maladresses et une harmonisation des contraires pas toujours très pertinente selon certains, Emmanuel Macron représente aujourd’hui le pire selon nos extrémistes. Alors que nombre de Français ont voté pour lui avec enthousiasme en 2017, et d’autres comme ils le disent, justement pour conjurer le pire, notre pays est aujourd’hui dans un état d’inquiétude, de colère et d’instabilité quasi pathologique. Les déclarations incohérentes des uns et des autres ne semblent guère en mesure de soulager le malade. Quant aux opposants politiques les plus acharnés, ils n’excellent même pas dans l’art de la critique mais plutôt dans celui de la fabrication de comportements de guerre civile !!!
La critique de la culture du compromis ne stimule comme toujours que la démagogie des adeptes du grand soir et du bien qu’ils pensent représenter …
Ecrit par Dominique Mirassou
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