Bordeaux
Il était une fois le quartier de la gare Saint Jean ! Vous connaissez Mr Juppé, ce quartier de cheminots ? Nos rue d’Agen, Daubidey, Bauducheu – Pauvre Mr Bauducheu , maître tailleur de pierre ayant participé à la construction de la flèche Saint Michel : il doit se retourner dans sa tombe de voir la rue qui porte son nom ainsi parcourue par des brigands, oups ! des brigades d’agents municipaux dégainant leurs souche de PV en guise d’arme !
Nos rues donc, certes de plus en plus envahies ces dernières années par les voitures ventouses des voyageurs qui prennent le train pour quelques jours, se sont subitement vidées de leur substantifique moelle !! Triste à voir ; choquant ce gaspillage de place, alors que dans le reste de la ville tant de bordelais cherchent une place le soir en rentrant chez eux.
D’autant plus triste que….
Mr le Maire ,
- Les coupables : un escadron d’horodateurs ayant pris position aux quatre coins de notre quartier
« Nous sommes un groupe de résidents demeurant rue Bauducheu et rue d’Agen 33800 Bordeaux.
Ce courrier concerne le stationnement payant récemment mis en place dans notre quartier. Nous sommes, à l’usage, fort mécontents de certaines anomalies de ce dispositif, en particulier du fait de ne disposer que d’un seul macaron par foyer dans cette zone (11).
Les arguments régulièrement avancés par la municipalité pour justifier sa position - éviter de saturer à nouveau l’espace public et ne pas déroger à la règle arrêtée il y a de nombreuses années - ne tiennent pas la route.
Cette règle était initialement légitime dans le centre de Bordeaux, afin de faciliter le stationnement et l’activité commerciale dans des zones déjà saturées.
Mais cette restriction s’avère parfaitement incompréhensible dans un périmètre où la plupart des voies sont dépourvues totalement de commerce et où la possibilité de bénéficier de deux macarons par foyer ne lèse en rien les possibilités d’accès au stationnement pour les non résidents.
En effet, force est de constater que depuis la mise en place de ce système, en semaine pendant les heures payantes, notre rue et celles voisines ont un taux de stationnement, la plupart du temps, limité au tiers de leur capacité.
La possession de deux véhicules par habitation ressort le plus souvent d’impératif liés au travail. Et cette limitation à un seul abonnement a pour résultat de dégrader très fortement notre vie au quotidien :
- impossible en effet de revenir déjeuner à la mi-journée sans acquitter cet octroi ;
- quant à la journée du samedi, impossible de profiter d’une grasse matinée ; le réveil est programmé pour sortir nourrir l’horodateur à l’heure dite … puis régulièrement toute les deux heures ce qui plombe immanquablement la première journée du week-end !!
- idem dans la semaine pour ceux qui ne travail pas selon des horaires habituels (9h / 18h)*
Car c’est un fait, les véhicules secondaires concernés persisteront à se garer dans la rue tant qu’ils sont indispensables à nos activités. Il est illusoire de penser qu’ils vont disparaître du jour au lendemain (personnellement j’en rêve !). Ainsi l’actuelle position de la mairie, bornée, s’apparente davantage à une forme de racket sur des automobilistes captifs, qu’au dispositif primitivement vanté aux riverains dans le but de leur faciliter la vie.
Aussi, nous vous demandons instamment de faire évoluer le plus vite possible cette règle datant de la mise en place du stationnement dans l’hyper centre ville. Certes, le développement des transports en commun, les solutions de véhicules en libre service et en auto partage… tout cela complète les possibilités de déplacement urbain, mais sans pour autant constituer des solutions exclusives. La volonté d’extension des zones payantes vers des quartiers moins densifiés doit tenir compte de cette réalité du terrain. Et ainsi permettre l’acquisition de deux macarons par foyer dans les rues ou cette disposition ne sature pas complètement l’espace public (curieusement une disposition déjà en vigueur dès que l’on franchit les boulevards tout proches, notamment en direction de Talence, et ce pour un abonnement d’un tiers du montant de celui pratiqué à Bordeaux.
Courtoisement. »
*Un exemple précis : une voisine qui laissant sa voiture devant chez elle dès qu’elle le pouvait partait en ville à pieds doit aujourd’hui se déplacer avec son véhicule pour éviter les PV. D’une piétonne vous avait fait une nomade motorisée. Bravo le stationnement payant !!
Et ce n’est qu’une réaction d’un petit groupe de voisins parmi d’autres. En effet, dans le quartier Nansouty, l’association AGISSONS ENSEMBLE ! s’est crée pour la protection des conditions de vie des résidents et des commerçant de ce quartier. Voici la lettre que David Tauzin, à l’origine de cette démarche, a envoyé aux habitants de son quartier il y a quelques mois :
Madame, Monsieur,
« Je vous adresse ce courrier pour vous expliquer en quelques lignes ma démarche.
Je suis résident du quartier Nansouty et tout comme vous j’ai reçu une lettre de la mairie, stipulant que le stationnement dans notre quartier devient payant et que nous pouvons bénéficier d’un abonnement résident, mais pour seulement un véhicule par foyer !...
Après avoir rencontré plusieurs voisins et commerçants du quartier, je me suis rendu compte que cet arrêté nous met tous dans une situation délicate. En effet, le stationnement payant permet de limiter le nombre de voitures ventouse, ce qui sur le fond est recevable, mais sur la forme il subsiste un réel problème, celui de limiter le nombre de voiture à une par foyer ! Je reste persuadé que cette situation vous gène tout autant que moi pour de multiples raisons :
- nous avons besoin, pour beaucoup d’entre nous, de deux véhicules pour travailler ;
- certains commerçants ont besoin de garer plusieurs véhicules ;
- nous avons tous des enfants, de la famille qui vient nous rendre visite et qui vont devoir, dès lors, s’acquitter d’une taxe supplémentaire.
Car je vous rappelle que nous payons déjà des impôts locaux, taxe d’habitation, CFE pour les commerçants et que de ce fait nous participons activement au fonctionnement de notre commune. Dès lors, nous avons des droits, dont un qui me semble fondamental : celui de nous exprimer !
Afin de donner du poids à l’action envisagée, je suis renté en contacte avec un avocat à la cour spécialiste en droit de l’urbanisme (Maître Guillaume Achou-Lepage) qui me conseil de monter une association Loi 1901 (à but non lucratif) ayant qualité d’agir au nom de l’ensemble des riverains concernés. Maître Guillaume Achou-Lepage se charge de toutes les démarches administratives nécessaires et agit pour que nous soyons entendus sur cette problématique de stationnement.
Malheureusement, nous n’avons que très peu de temps pour agir. En effet le délai de recours contentieux est de deux mois ; l’arrêté stipulant les nouvelles conditions de stationnement a été affiché le 5 octobre, ainsi le délai d’action contentieuse expirera le 6 décembre 2015. Passé cette date, plus rien ne pourra être fait ; il faut donc agir vite !!
Vous comprendrez bien que la création de cette association et les actions qui en découlent ont un coût ; je ne peux malheureusement pas l’assumer seul, c’est pourquoi je vous informe (si bien sur vous vous sentez concerné et que vous souhaitez adhérer) qu’il faudrait participer à hauteur de 25E minimum, cette somme pouvant diminuer si nous sommes très nombreux. Ce montant d’adhésion servira à couvrir les honoraires de l’avocat, ainsi que le coût inhérent aux démarches administratives pour la création de cette association. Si nous n’arrivons pas à réunir cette somme, nous ne pourrons pas faire ce recours.
Vous trouverez ci joint un formulaire d’adhésion…
Je me tiens à votre disposition pour de plus amples renseignements. Je vous remercie par avance et vous prie de croire en mes sincères salutations,
David Tauzin. »
Les coupables : un escadron d’horodateurs ayant pris position aux quatre coins de notre quartier ...
… et défendus par la fameuse brigade d’agents municipaux !!
Ecrit par Vassof