Bordeaux
Rencontre avec les étudiants de première année des écoles EPSI et WIS de Bordeaux, pendant leur semaine de workshop à base de création de jeux-vidéo et sites web. Au programme : rétrogaming, Pablo Escobar et jambon Herta.
Dans toutes les écoles d’informatique EPSI de France, les étudiants de première année ont passé la semaine du 19 septembre à créer des jeux-vidéo. A leurs côtés, les étudiants en webmarketing de WIS se sont occupés de la création de sites web accompagnant ces jeux, le tout dans une ambiance de workshop sur un campus ouvert jusqu’à 20h. Mise en place depuis plusieurs années sur des premières années et s’élargissant peu à peu à tous les étudiants EPSI et WIS, cette bonne idée sert de semaine d’intégration pour des élèves qui ne se connaissent pas encore, mais apprennent ainsi directement à travailler ensemble. Au final, 70 équipes se sont affrontées sur les différents campus jusqu’aux résultats, donnés vendredi par un jury composé entre autres de la directrice pédagogique nationale et d’un ingénieur pédagogique. Retour sur leurs différentes créations et leurs impressions, recueillies avant l’annonce des résultats.
Les étudiants, réunis dans leur Learning Lab, écoutent avec attention Imad Boussaid, Responsable National Développement chargé du réseau EPSI, qui leur parle à travers deux écrans situés dans la pièce. Tous les campus de France sont connectés à cette visio-conférence, qui permet aux étudiants de recevoir chaque jour des consignes. Les étudiants sont bien encadrés : sur leur réseau social dédié (Yammer), ils ont par exemple accès à des supports pédagogiques et à un classement des équipes établi tous les jours. Les équipes, d’environ cinq étudiants, ont pour mission de développer un jeu qui soit terminé et jouable d’ici la fin de la semaine, en utilisant l’outil obligatoire Scratch. Celui-ci permet de créer des petits jeux style rétrogaming sans passer par de la programmation pure : pas besoin de connaissances préalables, "il faut simplement avoir la logique", expliquent plusieurs étudiants. Ces derniers sortent en effet du bac, ou de formations qui n’ont pas forcément de rapport avec l’informatique : cette semaine leur permet de commencer directement par du concret tout en étant encore novices dans ce domaine.
Les jeux créés, s’ils sont tous dans le style rétrogaming, se distinguent les uns des autres par leur gameplay. Certains étudiants ont penché pour le jeu de plateforme avec décors défilants, niveaux et boss de fin, d’autres ont préféré baser leur jeu sur l’esquive et la recherche du meilleur score. Un jeu est un gameplay mais aussi un univers, et les étudiants de l’EPSI se sont lâchés en ce qui concerne ces univers : explosion de la Maison Blanche ou bien poney, licornes et arcs-en-ciel. On peut croiser Pablo Escobar qui esquive les balles en ramassant du cash dans un jeu, ou esquiver les bugs dans les différents systèmes d’exploitation Windows dans un autre. Dans Anarchy in the Pac-Land, un jeu qui vient casser les codes du Pac-Man habituel, le joueur cherche à fuir les fantômes mais aussi Pedobear, Dark Vador et un énorme paquet de jambon Herta, tout en tirant des lasers. Les jeux font souvent référence à l’EPSI ou encore à Imad Boussaid, qui encadre les étudiants. Ainsi, il n’est pas rare de croiser le nom IMAD : sous forme d’intelligence maléfique artificielle de destruction que notre héros cherche à déprogrammer avec l’aide de la meilleure école EPSI, par exemple.
Certaines équipes EPSI sont en binômes avec des étudiants de WIS, qui s’occupent de créer le site web correspondant au jeu. Ces derniers développent également l’univers autour du jeu (backgroung, histoire...) ou les réseaux sociaux. Pour cette promo de neuf étudiants, être mêlés aux élèves de l’EPSI avec lesquels ils auront des cours en commun leur permet d’apprendre à se connaître. Dans six mois, une nouvelle session de workshop aura lieu, afin que les étudiants se rendent compte de leurs avancées. Pour l’instant, cette semaine instaure une bonne ambiance au sein de l’école : les étudiants disent tous qu’ils ne subissent pas vraiment la pression du concours, et qu’ils apprécient de commencer leur année de cette manière. Au final, les étudiants du campus de Bordeaux n’auront pas la victoire, l’EPSI Paris remportant son premier workshop, mais garderont le sourire.

Ecrit par Cécile Pennarun
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