Si parfois on aperçoit des viticulteurs allumant des bougies voire des braseros dans leurs rangs de vignes pour protéger du gel de grandes parties de vignoble, c’est pour lutter contre le froid qui risque de s’abattre sur la vigne et en tuer les bourgeons. Cette idée de protection contre des gelées plus ou moins tardives avant l’éclosion des bourgeons qui contiennent en eux toutes les espérances de la prochaine vendange est depuis longtemps dans les têtes et s’est souvent manifestée de façon artisanale voire très différentes entre brûlage de paille et chaufferette. La technologie a cherché à trouver des solutions plus ou moins élaborées pour répondre à ces problèmes de protection des bourgeons que ce soit dans la vigne ou dans la fruiticulture où ils restent longtemps fragiles. L’idée première à l’aune de développement technique semble avoir été de s’adresser à de l’air chaud plus ou moins pulsé pour couvrir plus ou moins d’hectares par un procédé permettant de couvrir le plus de surface possible à protéger. Bien sûr des outils de préventions existent déjà entre prévisions météo et type de gel mais dans ce cadre la défense reste parfois limitée dans ce que l’on sait faire.

Antibrina, système qui semble s’inspirer de l’aéronautique

Même si en viticulture, la technique de l’aspersion est de loin la plus efficace pour protéger les bourgeons d’une carapace de glace, il n’est pas toujours possible d’avoir les moyens d’asperger des hectares de vignes ni de faire installer des systèmes permettant d’apporter de l’eau au plus près. On a ainsi mis en oeuvre la conception de machine diffusant de la chaleur avec un système parfois pulsé pour éloigner la propagation du gel sur des jeunes bourgeons mais cela n’a pas que des avantages car l’intérêt consiste quand même a conservé une chape de température positive sans que celle ci soit amenée à se déplacer pour laisser la place à ce que l’on cherche à combattre et c’est pourquoi des machines en statiques ont été développées les laissant s’apparenter à des espèces de "girafes" de métal. Les recherches se sont orientées vers des systèmes chapeaux pour maintenir l’air chaud en place c’est ainsi qu’aujourd’hui on est sur des systèmes qui arrivent à couvrir de quatre à six hectares maintenant une protection efficace face au gel en faisant appel à des sources énergétiques variées ou souvent le combustible fossile entre en œuvre. Il existe aussi des systèmes ventilés dont l’idée peut être inspirée de l’avionique, certains n’ont ils pas utilisés des hélicoptères pour ventiler les vignes.

Système Venti Gel

Pour la vigne l’idéal serait un système capable de répondre à la protection contre le gel mais aussi simultanément de répondre à des phénomènes tout aussi dérangeant que la pluie ou la grêle à côté du froid qui en général est souvent limité dans le temps sur des périodes assez bien connues des viticulteurs. Les voiles d’hivernage montrent, campagne après campagne, une bonne efficacité. Ils sont autorisés sauf dans les AOC dont le cahier des charges les interdit ce qui complique la situation dans le vignoble bordelais qui compte de nombreuses AOC, même si le système y est implanté. Ces viti-tunnel protègent non seulement les vignes des aléas climatiques (gel, forte pluie, grêle et forte chaleur), mais aussi de la maladie (mildiou, excoriose et black-rot). C’est du reste en Gironde que cette innovation a vu le jour mais bien difficile de l’utiliser dans les grands châteaux. De quelque côté que l’on se tourne on voit bien que quel que soit le type de culture le problème majeur si on veut préserver ses récoltes est d’ordre financier. Ce genre de salon permet d’ouvrir un œil sur le monde qui nous entoure et de voir ce que l’homme invente et réalise pour tenter de le domestiquer, mis tout compte fait il reste bien peu docile.

Viti-Tunnel