Bordeaux
Certes améliorer le réseau de bus est toujours une intention louable mais comme l’enfer est pavé de bonnes intentions depuis lundi matin c’est l’enfer à Bordeaux car manifestement le délégataire a eu les yeux plus gros que le ventre semant la panique sur de nombreux trajets.
Il faut vraiment avoir un pois chiche dans la tête pour bousculer d’une telle ampleur un réseau aussi vaste un jour de rentrée scolaire. Une telle évolution aurait dû se faire d’une manière plus fluide sur une période moins chargée en accord avec les usagers ou des représentants des usagers car quand on voit le massacre de la ligne 11 qui disparait au profit d’un déplacement sur le même trajet avec quatre ruptures de charge comment peut on encore parler de "Bus Express". A t’on vraiment pris en considération les personnes à mobilité réduite, on peut en douter et cela se reproduit sur plusieurs lignes à haute fréquentation comme la 3, la 4, la 7 avec pour des parcours identiques deux ruptures de charge, produisant les mêmes effets. Au delà des problèmes posés aux personnes à mobilité réduite, ces ruptures de charge pose le problème des correspondances car si le cadencement n’est pas optimisé cela peut doubler, voire tripler ou quadrupler le temps de déplacement pour des trajets donnés identiques. Les modifications de la 15 paraissent moins impactantes mais attendons la suite. Reste inchangées la 2, la 8, la 9, la 16, quand à la 10 la aussi disparition pure et simple pour la 31. Quand on y regarde de près il semble que l’idée est de s’organiser pour que les lignes qui joignent deux points éloignés traversent le centre pour les rendre plus rémunératrices cela entrainant parfois des contorsions consternantes. Le délégataire sachant son contrat renouvelé ne s’est pas encombré de considérations sociales qui aurait du être au programme et aussi bien la mairie que la métropole pourrait le payer en terme électoral à terme car ce sera la seule manière de se manifester efficacement pour les mécontent(e)s de ces surprenantes modifications
- Création de la 35 : à se rouler par terre car doublonne avec le tram et pour l’instant Cracovie c’est un désert en construction et vu le tracé c’est au moins 100 minutes de trajet
En fait il reste peu de lignes bleues inchangées et changement de couleurs pour les lignes oranges qui disparaissent et deviennent vertes (pomme pas mures) et des noires apparaissent mais on n’en voit pas la signification. Il va sans dire que des usagers vont être surement lésés dans leurs déplacements habituels avec ce saucissonnage (en rondelles) des lignes 23, 24, 30, 42, 50 et d’autres moins spectaculaires. On se demande comment l’usagers va s’y retrouver même si parfois on peut trouver des gains sur certains trajet comme le 12 transformé en 23 avec le côté humoristique du parieur mécontent quittant furieux l’hippodrome pour aller chercher un steak de cheval aux Rives d’Arcins pour se venger des équidés qui ne lui ont pas rapporté au Bouscat. La surprise c’est la disparition du 10 aussi qui emprunte un trajet biscornu pour passer devant la gare côté SUD, ce que d’aucun pourrait considérer derrière la gare. Ce Changement brutal va rester sur l’estomac des usagers et pour les prochaines échéances électorales ce n’est pas gagner car la digestion va être difficile. Les agents de Kéolis durement interpelés répondent qu’ils ne font qu’obéir et on comprend bien que ce ne sont pas eux les responsables mais les personnes bien installé(e)s dans leur bureau qui prennent plus volontiers leur voiture que le bus pour se rendre au travail. Il est grand temps qu’un comité de défense des usagers des transports bordelais se mettent en place car toutes ces modifications brutales hérissent le poil de ces derniers. Keolis a bien compris qu’il fallait arrondir les angles en plaçant un certain nombre d’agents de médiation dans des arrêts très fréquentés mais ce n’est que de l’enfumage et ils sont bien impuissants et un peu navré de ces réactions parfois vivaces du public.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette