Depuis le référendum du 29 mai 2005 relatif au Traité établissant une Constitution pour l’Europe, les Français ne sont plus retournés au urnes pour répondre à une question du Gouvernement. Aujourd’hui le référendum refait surface en France, figurant parmi les revendication des « Gilets jaunes », et envisagé par le Gouvernement qui souhaite trouver une issue constructive au Grand Débat national lancé le 15 janvier dernier.
Le référendum : qu’est-ce que c’est ?
D’origine révolutionnaire, le référendum a été consacré en France lors de l’adoption de la Constitution de 1958, sous l’impulsion du Général de Gaulle. Il s’agit d’un mode de prise de décision dans lequel l’ensemble des électeurs sont amenés à voter pour répondre à une question. Cette question peut concerner tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent. Cela peut aussi être une question qui concerne la ratification d’un traité international ou européen.
Le référendum peut être lancé à l’initiative du Président de la République ou bien par un cinquième des membres du Parlement soutenu par un dixième du corps électoral. Son utilisation en France est toutefois marginale : il n’a été utilisé que 9 fois depuis l’adoption de la Cinquième République. Pour autant, le mot n’a pas disparu des débats et la rumeur d’un référendum organisé le jour des élections européennes le 26 mai prochain circule au sein de l’exécutif.
Le référendum : la clé d’une sortie de crise ?
Au sein du Gouvernement, l’idée ne fait pas l’unanimité. Si certains craignent qu’un tel vote ne soit utilisé comme un rejet massif au Président Emmanuel Macron, d’autres y voient une bonne façon de calmer la colère des « Gilets jaunes » en donnant la parole aux Français. « Un référendum, pourquoi pas ? Un gaulliste [...] ne peut qu’être favorable à un référendum qui redonne la parole à l’ensemble du corps électoral » estime Alain Juppé, qui a annoncé sa démission de son mandat de maire de Bordeaux jeudi 15 février.
Pour se faire une idée, on a demandé aux Bordelais ce qu’ils en pensent. C’est sur les quais, près du Miroir d’eau, que nous sommes allés à la rencontre de Jean, retraité, pour qui le référendum sera difficile : « à l’issue du Grand débat, il y aura beaucoup de questions. Il sera difficile d’apporter une solution avec une seule réponse ». Sophia est du même avis. « Ce n’est pas une question binaire qui apportera des réponses », dit-elle. Nombreux sont ceux qui ne croient plus à la politique. « On essaie de se détacher de la politique », estime Pierre, conducteur de train. Il poursuit : « Quoi qu’on fasse, ça ne changera rien ». Parmi les Bordelais que nous avons rencontré, il y en a tout de même qui sont favorable à un référendum. Pour Kevin et Malika, développeur web et étudiante, donner la parole aux français ne peut être qu’une bonne idée. C’est désormais au Gouvernement de prendre une décision avant la fin du Grand débat qui se termine le 15 mars prochain.
Ecrit par Antoine Cazabonne