La Gironde et le cinéma : une vieille histoire

Né maintenant il y a deux siècles (16 décembre 1883) Max Linder était enfant de Saint-Loubes et issu du milieu viticole. Il a malheureusement connu un destin tragique (suicide à 41 ans). Il s’appelait en fait Gabriel Leuvielle et il ne doit son nom qu’au personnage de Max qu’il a créé en 1910.

Bourg a vu naitre Emile Couzinet

photo Bordeaux Gazette - bernard Lamarque

Avec une carrière en dents de scie partagée entre la France et les Etats-Unis, il reste comme le réalisateur le plus prolifique du début du siècle dernier avec plus de 500 films dont il ne reste qu’une centaine. Tous les grands comiques du XXème siècle se sont inspirés de son personnage. Le Lycée de Libourne porte son nom.
Le deuxième personnage de la saga du cinéma en Gironde, c’est Émile Couzinet, né aussi il y a deux siècles (12 Novembre 1896) à Bourg-sur-Gironde et qui est à l’origine de films jubilatoires dont le plus célèbre est sûrement "Mon curé champion du régiment" (1956). Au lendemain de la guerre, il reconstruit ses studios de Royan détruits par les bombardements à Bordeaux sous le nom de "Studio de la Côte d’Argent" et il verra passer un stagiaire célèbre connu sous le nom de Sergio Leone. Il fut scénariste, réalisateur et producteur mais, à partir de 1950, les studios périclitèrent malgré quelques succès. Il n’a même pas une rue à son nom à Bordeaux, pourtant on pourrait penser qu’il l’eut bien mérité.

Qu’en est-il aujourdh’hui ?

Depuis quelques années, un Girondotropisme ainsi qu’un certain Bordeautropisme sont en train de s’installer à tous les niveaux, malheureusement l’écueil reste l’emploi car, à l’Ouest, la Gironde ne débouche que sur l’Océan, même si l’apport balnéaire est important, il reste saisonnier.

Gilles Lellouche attentif aux propos de Claude Miller

photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque

La diversité des paysages et la beauté des sites sont attractifs ainsi que la proximité de la mer et de la montagne. Avec ses qualités, la Gironde souhaite attirer le maximum de tournages et c’est pour cela qu’a été créé le bureau d’accueil des tournages (BAT33).
Celui-ci a, depuis le début de l’année 2011, accueilli 25 productions : 3 longs métrages - dont Thérèse Desqueyroux qui se tourne en ce moment et jusqu’au 29 septembre -, 13 fictions télé, 4 courts-métrages, 1 émission de télé, 3 documentaire et une publicité. En 2010, la Gironde a reçu 65% des films tournés en Aquitaine, ce qui représente près de 7 millions d’euros de retombées économiques. Le BAT33 accueille aussi des productions étrangères : indiennes, chinoises, anglaises ou américaines comme Hansel et Gretel. Il faut savoir que 60% des touristes étrangers choisissent la France comme lieu de vacances après avoir vu un film français, d’où le lien évident entre tourisme et cinéma ce que semble avoir bien compris la ville et le département.

Max Linder
Emile Couzinet