Talence
Un temps confiné dans des espaces sans pratiquement aucune surveillance l’implantation en milieu urbain d’un tel festival n’est pas sans poser quelques problèmes. Ce n’est pas encore Woodstock mais cela ressemble à Talencestock avec les nombreuses interpellations qui ont eu lieu. On pourrait dire qu’une manifestation qui dérive de la "rave" n’est pas forcément le rêve des citadins.
On ne peut pas dire que Reggea Sun Ska démarre sous les meilleurs auspices pour cette 17ème édition sur le campus universitaire de Talence-Pessac-Gradignan. Les autorités universitaires qui avaient un peu trainé des pieds pour accorder les autorisations ne seront surement pas ravi de cette fort mauvaise publicité dont elles bénéficient sans pour autant être directement impliquées ni même les organisateurs du festival qui s’en passeraient volontiers.
Dans cette vague d’interpellations comme le relate le journal Sud-Ouest, de deux choses l’une ou ce sont les organisateurs du festival qui ont demandé aux forces de police de durcir le ton mais ils ne l’avoueront jamais ou c’est une faune incontrôlée qui vient se greffer sur l’événement et c’est inérant à ce genre de manifestation. Dans un cas comme dans l’autre ce n’est pas terrible pour le niveau de fréquentation et surtout la notoriété du rassemblement. Les organisateurs se targuent de mettre en place un festival écoresponsable et ont doit reconnaitre qu’ils y mettent du coeur vu le nombres de ramasseurs équipés de leurs sacs poubelle qui soigneusement ratissent le site. Le festival a tout juste débuté et dès le matin du deuxième jour, on s’aperçoit qu’il est difficile de trouver une place pour se garer à moins de deux kilomètres de l’enceinte du festival et le camping sauvage se développe partout jusque sur le parking de l’IEP.
Pour rejoindre le festival de manière satisfaisante c’est le seul accès tram qui offre le maximum de facilité avec la descente à la station Montaigne Montesquieu. On est loin en ce vendredi d’avoir tous les festivaliers sur place car c’est un flot constant de jeunes qui ont afflué au cours de la matinée. Les forces de sécurité sont omniprésentes avec les pompiers, la police municipale qui patrouille sans arrêt à plusieurs véhicules, une entreprise de sécurité privé et de nombreux bénévoles, sans compter ceux qui ne s’affichent pas et on sent bien que la situation est tendue. Le festival ne va vraiment battre son plein qu’a partir de Vendredi soir et il serait navrant que la poudrière explose. Il faut comprendre que l’on n’est plus en rase campagne car si on y regarde de près pratiquement toutes les maisons à proximité semblent fermées et désertes.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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