Bordeaux

YouTube et Histoire : un nouvel outil « pour attiser la curiosité »

Ils ne sont pas historiens et pourtant ils parlent d’histoire sur YouTube. Les vidéastes des chaines Nota Bene, Histoire Brève et Confessions d’Histoire ont répondu aux questions des étudiants venus en nombre lors de la conférence à l’université Bordeaux Montaigne.



L’association Prométhée de l’université Bordeaux Montaigne a convié trois "Youtubers" pour une conférence sur le thème de la démocratisation de l’histoire sur Internet. Face à la caméra Ben, Dave et Hugo nous parlent d’histoire avec un grand H. Alors une question qui a taraudé l’esprit de tout les curieux présents : comment en sont-ils arrivés là ? Leur réponse aura de quoi en étonner plus d’un mais aucun de nos trois vidéastes n’est historien. Au contraire issus de domaines totalement différents comme l’audiovisuel, ils se sont lancés dans le but de s’amuser et de partager. Pour cela entre 5 à 30 minutes leur suffisent. Outre le décryptage de faits ou d’anecdotes historiques, les formats diffèrent et se diversifient. Sur la chaîne Confessions d’Histoire, la parole est enfin donnée aux personnages historiques qui témoignent avec humour sur les événements qu’ils ont vécu. Histoire Brève décrypte en 5 minutes et en dessin des passages de l’histoire. Ou encore Nota Bene partage ses anecdotes préférées seul ou en collaboration avec ses collègues vidéastes et produit des reportages. Mais le fond reste le même : la vulgarisation de l’histoire.
Hugo de Confessions d'Histoire à gauche et Ben de Nota Bene à droite
Mais alors comment préparent-ils leurs émissions ? Pour les trois, la source principale d’information est Internet. Si au départ Ben de Nota Bene déambulait dans les rayons des bibliothèques afin de trouver l’inspiration, le rythme de production l’en empêche maintenant. Désormais, c’est sur des sites tels que Google Books ou Persée que nos vidéastes s’orientent. Mais également sur Wikipédia. Grands défenseurs de l’encyclopédie collective, c’est un très bon outil si on sait l’utiliser précisent-ils. Malgré tout, l’erreur ou l’approximation est parfois inévitable. Ces perfectionnistes essayent tant bien que mal de les corriger ou les compléter avec des des notes comme sur le site de Confessions d’Histoire. Si les vidéastes confient que leur plus grand plaisir est d’attiser la curiosité, ils restent tout de même conscient de leur responsabilité envers leur auditoire. Leur but n’est pas de substituer à un cours, car ils avouent eux même ne pas en avoir les capacités. Toutefois, leurs vidéos peuvent éventuellement être un complément.
Hugo de Confession d'Histoire, Dave d'Histoire Brève et Ben de Nota Bene
Hugo de Confessions d’Histoire déclare même que des professeurs, allant du CM2 à l’université, lui ont demandé s’ils pouvaient utiliser ses vidéos en cours. Si elles peuvent avoir une vertu éducative, les vidéastes en profitent également passer des messages. Avec une audience de plus 230 000 abonnés pour Nota Bene par exemple, Ben souhaite mettre en valeur un enjeu qui lui est cher : la numérisation des documents historiques. Après une heure de questions-réponses, la conférence s’achève. Disponibles et ouverts, Ben, Dave et Hugo prennent le temps pour des photos et autres dernières demandes. Nous n’en sauront pas plus sur les sujets de leurs prochaines vidéos mais il est sur que nous les attendons avec impatience.

Ecrit par Camille Nicol


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