Angoulême

Angoulême 2018 se dessine aux couleurs de la nouveauté

4 jours d’événements pour le 45ème festival de la bande dessinée. La ville d’Angoulême était en effervescence en fin de semaine dernière pour ce rassemblement annuel à portée internationale autour du 9ème art. 200 000 visiteurs étaient attendus, des milliers d’auteurs aux stylos dégainés et des centaines de lieux à visiter et de rendez-vous prévus. Conférences, présentations, dédicaces, rencontres, prix... nous ysommes aller et pas forcément pour y "buller".



Mille milliards de mille sabords ! C’est une véritable chasse au trésor dans les rues de la ville, que l’on soit amateurs, curieux, touristes de passage, passionnés ou professionnels ; les yeux brillent et ne savent plus où se poser. Pour certains cependant, le temps n’est pas vraiment à la promenade. C’est le cas de Nicolas, 29 ans, qui trépigne dans la file d’attente au premier étage du Pavillon Jeunes Talents. Il est venu montrer son book : « Je sors d’une école d’iconographe à Strasbourg. Nous avons créé Genesis, une BD fantastique avec un ami et nous venons présenter le projet pour savoir s’il est viable, quelles retouches il y a à faire. On veut avoir un vrai retour pro. » Et Nicolas est loin d’être le seul, la queue constituée pour la majorité de jeunes artistes est impressionnante et les têtes sont parfois tournés vers le rez-de-chaussée où les écoles venues de toute la France viennent présenter leur cursus et leurs travaux.

Ouvert non seulement sur le monde avec une large place pour les mangas, Angoulême table sur une nouvelle génération et des innovations constantes mises en avant par un festival qui se veut novateur. Mais les habitués ne désertent pourtant pas l’aventure. Le bouquiniste Khani Édition à démarré son activité en 1981 et l’année d’après il était présent au festival : « les premiers Angoulême, je repartais à vide, on vendais tout ! Maintenant, on revient avec 95 % du stock, ça part toujours mais de moins en moins et plus lentement. J’ai peur que la nouvelle génération ne s’intéresse plus autant à la BD... Heureusement Tintin lui est à part, ça sera toujours Tintin ! » Et le libraire en sait quelque chose : si l’on doit compter aux alentours de 100 € pour les premières éditions de tintin avec signature, son record de vente pour un exemplaire rare tiré à 500 exemplaires du petit reporter à la houppette s’élèvant à 55 000 € !

Et si les découvertes sont légion au festival, les auteurs à succès foulent parfois les pavés de la ville de la BD pour la première fois. C’est le cas de Dominique de Saint Mars, l’auteure à un million d’albums vendus de Max et Lili. Ses petits album ludiques mettant en scène deux jeunes personnages dans des situations parfois douloureuses, sont devenus une aide précieuse pour les enseignants au sein des salles de classe. C’est donc tout naturellement qu’un partenariat s’est instauré avec l’Éducation Nationale. « J’entends parler d’Angoulême, c’est magique cet endroit ! Vous savez, on a un succès incroyable mais on ne fait pas de pub, on a jamais eu de prix et pourtant les enfants aiment, les parents aiment... J’ai accepté de venir aux côtés de l’éducation nationale parce que les enfants sont les citoyens de demain, on se doit de leur apprendre à exprimer leurs émotions. Être éducatrice c’est dire la vérité aux enfants, leur apprendre à lire... Ils me fascinent toujours autant, c’est un plaisir de les rencontrer et d’entendre que Max et Lili les on aidé à surmonter telle ou telle difficulté de la vie. La dernière fois, c’est une jeune fille de 24 ans qui m’a dis que Max et Lili faisait partie d’elle, c’est touchant de voir qu’elle s’est construite avec eux, qu’ils l’ont aidé dans des moments difficiles et que même les grands retrouvent leurs émotions d’enfants ! »

Le renouvellement constant du festival se passe également autour des objets dérivés que l’on débusque de plus en plus au détour d’une allée. Le e.commerce Halkor, spécialisé dans les figurines et objets dérivés de l’univers geek, en est l’exemple. Cédric le gérant nous intime qu’il était avant invité en tant que client et qu’il s’était promis, une fois son entreprise montée, qu’il y serait en tant que professionnel. C’est donc chose faite. A ses côtés, des initiatives encore plus innovantes comme la très jeune entreprise Art-to-print basée à Bordeaux, créatrice et fabricante d’objets de décoration et de mobilier. « On a décidé de repenser l’univers de 9ème art en version déco. Après avoir obtenu l’autorisation des licences et droits d’auteur des images utilisées, nous réalisons l’objet en passant parl’impression, la découpe, le pliage... Tout est 100 % français et nous avons une clientèle de particuliers comme de professionnels et de magasins spécialisés. »

Devenu une institution dans le monde de la bande dessinée, dénicheur de talents, novateur sur tous les plans et en évolution constante au fil des années, Angoulême a une fois de plus réussi à garder ce qui fait son charme mais également à montrer sa capacité certaine à ouvrir sa bulle. Il faut quand même se souvenir que si Angoulême s’est ouvert à la bande dessinée c’est grace à Claude Moliterni et à un bordelais Pierre Pascal qui tenait la brasserie de l’Avenir, cours Alsace- Lorraine à Bordeaux qui était ornée de dessins des dessinateurs, amis de Pierre Pascal qui était venu goûter la cuisine de Madame Jacqueline.

Ecrit par Sabine Taverdet


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