Bordeaux
Que s’est t il passé depuis la première lettre ( publiée dans Bordeaux gazette le 25 juin 2016 ) à Mr le maire… qui voulait être président ! On pourrait dire, à la façon de Mr Cyrano de Bergerac :
« Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme… En variant le ton, - par ex, tenez :
Agressif : Moi, Monsieur, si j’avais un tel maire, il faudrait sur le champ que je le destitue !
Amical : mais il est peut être si las du pouvoir absolu, qu’il cherche une issue (de secours) !?
Descriptif : c’est le stationnement payant, qui agite les uns après les autres les différents quartiers de Bordeaux ; que dis je, amène les bordelais à battre pavé !
Curieux : … » !
Vous connaissez tous la suite de la pièce d’Edmond de Rostand : le vicomte de Valvert, manquant d’esprit et de courage, ne répond que par de piètres insultes. Un duel s’ensuit ! De nos jours, plus question de duel certes ! Cependant, un bras de fer s’est bien engagé entre la ville et son premier magistrat. Sérieusement !! l’affront à vos administrés, Mr Juppé, vous auriez pu le faire avec plus d’esprit : depuis des mois vous vous moquez des bordelais, en vous prenant les pieds dans le tapis...
En réaction, pétitions, réunions, manifestations... sont organisées, à un rythme de plus en plus pressant, par les nombreux collectifs de quartier (ABDRSPR* - Association des commerçants de la Barrière de Pessac - Association Horizon Caudéran – Association des Commerçants de Caudéran – Comité de quartier de Caudéran Sud – Comité de quartier de Caudéran Centre – Collectif Résidents Grand Parc / Chartrons / Jardin Publique – Quartier Cauderes, Barrière de Toulouse – Quartier Nansouty – Quartier Barrière de Pessac - Quartier Barrière de Saint Médard – Quartier du Tondu – Association Talence en commun ) qui se forment au fil des mois dans la métropole bordelaise, afin de contrer la politique municipale de stationnement. Une conférence de presse publique s’est déroulée samedi 24 mars à 11h, sous les fenêtres de l’hôtel de ville de Bordeaux, en vu de déposer finalement un cahier de doléances entre les mains du maire… qui non seulement ne s’est pas donné la peine de recevoir les quelques deux cents manifestants présents ce jour là sur le parvis de l’Hôtel de Rohan, mais leur a fermé au nez, la porte monumentale. Quel courage !
Cette action avait pour but de donner de la voix, collectivement, au mécontentement citoyen grandissant, afin de convaincre la mairie d’ouvrir une concertation et modifier significativement le dispositif de stationnement payant sur Bordeaux. En effet, des décisions ont été prises unilatéralement par Mr Juppé qui non seulement ne s’alignent pas sur la réglementation en vigueur dans les autres communes de l’agglomération, mais pénalisent beaucoup de bordelais et mécontentent aussi bien les résidents que leurs visiteurs ; également les commerçants qui voient leur activité baisser significativement ; les artisans et médicaux empêchés dans leurs déplacements ( Ainsi, dans le quartier Saint Jean, un médecin en visite s’est vu verbalisé cinq fois dans la même journée !! )...
Certes, pour rester objectif, quelques assouplissements sont à signaler ces dernières semaines :
des avancées pour les quartiers Caudéran et Saint Augustin, qui ont malgré tout suscité certains sentiments d’injustice dans les autres quartiers. Celui de la Barrière de Toulouse notamment, qui subit le stationnement payant depuis nombre de mois, au-delà même des fameux boulevards ;
modification à la baisse de la grille tarifaire de stationnement ;
abonnement, pour le deuxième véhicule, du samedi (seulement) ;
« cartes de visite » pour les proches : « Les tollards sont mieux traités ! » au dire d’un manifestant.
Ainsi la parole est donnée à la rue par le biais des différentes associations qui la représentent. *L’Association Bordelaise de Défense des Résidents pour un Stationnement Payant Raisonné, qui s’est crée le six décembre dernier dans le quartier Saint Augustin, est devenue célèbre lors d’une manifestation de colère vigoureuse au sujet de l’instauration du stationnement payant dans ces mêmes rues, ceci à l’occasion des vœux 2018 prononcés par Juppé. Son porte parole, Patrick Point répond à Bordeaux Gazette : « La prochaine étape est le rendez vous du cinq avril avec Mr le Maire, organisé par Ludovic Martinez à qui le cahier de doléances vient d’être remis.
Nous sommes convaincus qu’il faut remettre à plat la politique de stationnement de l’ensemble de la ville et parler avec Bordeaux Métropole qui est propriétaire de la voirie, mais se voit mise à l’écart, en ce qui concerne le stationnement payant dans ses rues et sa gestion depuis le début de l’année, sa surveillance par une entreprise privée avec qui elle n’a toujours aucun échange. »
- Jaques Respaud (ancien conseiller municipal quartier Saint-Jean)
Jacques Respaud - ancien conseillé municipal suivant déjà le dossier depuis quelques années dans le quartier Saint Jean où le problème est tout aussi épineux - était lui aussi présent samedi 24 mars sur le parvis de la mairie et a souhaité répondre également à notre Gazette :
« En tant que conseillé du quartier, j’avais introduit un recours contre l’arrêté du maire et demandé que le stationnement soit gratuit pour les résidents et payant uniquement pour les automobilistes de passage… afin d’éviter ainsi les nombreuses voitures ventouses attirées par la gare. De plus, que le produit des contraventions serve à aménager des parking publiques à prix accessibles (comme il en existe au centre ville) dans nos quartiers insuffisamment équipés de garages essentiellement privés, aux tarifs beaucoup plus chers. C’était il y a plus de trois ans. A l’époque, nos manifestations pour bloquer le pont du Guit, plusieurs vendredis d’affilé, n’ont malheureusement pas suffit à faire reculer la politique municipale. Or aujourd’hui, le regroupement des quartiers autour des association est une tendance positive. »
Actuellement, une pétition d’environ 23000 signatures (d’après le porte parole d’ABDRSPR) appuie parallèlement cette avancée citoyenne.
Ecrit par Vassof