Bordeaux
C’est au théâtre de la rue Buhan que se joue cette comédie cocasse de Jean Christophe Barc.
« Saint Crépin la voisine » est un petit village du Jura de 96 habitants. Une épicerie sans commerçant, un bar-tabac minuscule sans patron, et voilà la vie qui menace de s’arrêter si personne n’agit. Monsieur le maire est dépassé. C’est un bonhomme tranquille qui ne déborde pas d’imagination et qui vient chercher un remède à son embarras auprès du curé du village. Celui-ci, au contraire, est plutôt du genre réactif voire, explosif. Il officie dans plusieurs églises et notamment celle de Saint Crépin qui s’avère complètement délabrée avec un presbytère sans confort dans lequel il vit avec conviction. Mais voilà, il faut trouver des personnes pour tenir les commerces et les seuls habitants disponibles sont tous plus ou moins des retraités. Alors, le curé va trouver de manière imprévue, la solution à ce problème en la personne d’une très jeune-femme jolie et pleine de ressources (plutôt illégales) qui sort de prison et qui vient frapper à sa porte.
Tout l’enjeu de l’histoire est de faire accepter au village cette sympathique sauvageonne, qui a grandi sans éducation ni moralité. Le curé, le maire et la cantinière Jeanine vont se changer en drôles de pygmalions pour la rendre acceptable aux habitants. « Aidons-nous les uns les autres » pourrait bien être un sous-titre à cette comédie. Si on voulait être sérieux, on pourrait dire que la pièce traite de réinsertion, des sentiments amoureux chez les curés, de foi, et de désertion dans les campagnes, mais tout cela est abordé avec une telle grâce que le rire l’emporte. David Mira-Jover a assuré la mise en scène de cette pièce pétillante auquel il a trouvé des idées inattendues dont je vous laisse la surprise. Il campe un formidable maire de village très savoureux. Le curé rock’n’roll joué par Hubert Myon nous offre entre autres une homélie inoubliable. Nora Fred, parfaite, est crédible et attachante dans le rôle de cette ex-taularde mal dégrossie. David Theboeuf est surprenant dans le rôle de Victor. Il est désarmant sans mièvrerie. Quant à Jean-Marc Cochery, on marche à fond dans son interprétation étonnante. Une comédie dépaysante qui fait un bien fou dans ce printemps qui s’annonce de bonne heure.
Théâtre des Salinières
4 Rue Buhan
33000 Bordeaux
05 56 48 86 86
Les dates avant la tournée :
Jeudi 12 Mars - 20H30
Vendredi 13 Mars 2020 - 20H30
Samedi 14 Mars 2020 - 20H30
Jeudi 19 Mars 2020 - 20H30
Vendredi 20 Mars 2020 - 20H30
Samedi 21 Mars 2020 - 20H30
Dimanche 22 Mars 2020 - 15H00
Jeudi 26 Mars 2020 - 20H30
Vendredi 27 Mars 2020 - 20H30
Samedi 28 Mars 2020 - 20H30
Ecrit par Marie-Laure Bousquet
Rédactrice à Bordeaux-Gazette, elle intervient le plus souvent dans les rubriques sur le théâtre. Elle alimente la rubrique « Et si je vous racontais » avec des nouvelles fantastiques ou d’anticipation. Elle est aussi l’auteure de plusieurs romans : Les beaux mensonges, La fiancée du premier étage, Madame Delannay est revenue, Le voyageur insomniaque, Enfin seul ou presque, Raid pelotes et nébuleuses. D’autres romans sont à venir. https://www.amazon.fr/Marie-Laure-BOUSQUET/e/B00HTNM6EY/ref=aufs_dp_fta_dsk