Les débuts de l’histoire
C’est au beau milieu de l’été 1885 que Bérenger Saunière, enfant du pays dont la famille était honorablement connue dans le canton, devenu un jeune prêtre de trente trois ans, prend possession de sa nouvelle paroisse de Rennes le Château. Sachant par avance qu’il allait trouver un presbytère et une église délabrés, il était bien décidé à remettre tout ça en bon état dès que possible alors que les rumeurs de trésors cachés dans les environs de Rennes le Château circulaient déjà depuis longtemps avant son arrivée. La mairie bien que pauvre ne pouvait refuser de participer et lui-même était prêt à laisser les six cents francs d’économies qu’il transportait dans ses bagages. Très populaire auprès des paroissiens, farouche opposant à la République dont il dit qu’elle est « l’œuvre du diable », conseillant un vote royaliste lors de ses homélies, il sera vite dénoncé puis suspendu pendant six mois pour ses propos réactionnaires.

Les travaux – La mystérieuse fortune ???
C’est en entreprenant, en 1891, les travaux de rénovation de son église que Béranger Saunière aurait fait une mystérieuse découverte. Aidé de sa fidèle servante Marie Dénarnaud, il se serait mis à multiplier les fouilles dans son église et aurait passé des nuits à creuser dans le cimetière. Menant jusqu’alors un train de vie tout à fait modeste, il investira dès 1896 une petite fortune dans des travaux de rénovation et de construction. Dès lors, l’origine de la fortune de l’abbé va donner lieu à l’élaboration de multiples thèses, depuis le trésor des Cathares, des Wisigoths ou encore des Templiers jusqu’à des faits de pillages et de trafics de messe et surtout la découverte de documents de nature à déstabiliser les esprits, à remettre en cause le message chrétien et donc à ne pas mettre entre toutes les mains. Ces documents se référeraient à la généalogie des Mérovingiens et comporterait des textes de l’Ancien Testament.

Une église fort originale - Les constructions
A la fin des travaux, l’église, désormais de style baroque saint – sulpicien, ornée de peintures de couleurs vives avec un bénitier soutenu par un diable sculpté, choqua de nombreux ecclésiastiques. Saunière après avoir acheté des terrains, aménagera un jardin d’agrément avec une ménagerie, une serre, deux tours, une en verre et une en pierre : la tour Magdala, reliées par un chemin de ronde mais aussi une maison, la villa Béthanie, petite mais luxueuse où l’Abbé accueillit de hautes personnalités lors de prestigieuses réceptions, où les mets et les alcools les plus raffinés étaient servis !!!

Les Donateurs
D’importants donateurs sont identifiés, tels les milieux royalistes de Paris et de Narbonne et surtout Marie-Thérèse d’Autriche, Comtesse de Chambord, qui est une Habsbourg et va octroyer à l’Abbé une somme très importante. De quoi se demander pourquoi une personnalité aussi puissante pouvait s’intéresser à un obscur petit curé de campagne, d’autant que celui-ci après le décès de la Comtesse, restera en contact avec d’autres membres de la famille impériale, et entretiendra une correspondance régulière avec la banque Fritz Dörge à Budapest (résidence des Habsbourg). Même si l’esprit brillant et non conformiste de l’Abbé plaisait beaucoup dans ces milieux, et que Bérenger aimait la compagnie des puissants, l’affaire n’en est pas moins fort étonnante.

Le Mythe s’enrichit - La mort l’emporte
Avec à Coustaussa, le meurtre de l’Abbé Jean Antoine Gélis, éventuel co détenteur du secret de Saunière et la mort mystérieuse de l’abbé Joseph Rescanières, curé de Rennes les Bains dont la rumeur prétend qu’il aurait hérité des secrets, le mythe s’enrichit d’autant plus que l’histoire nous dit que peu avant la mort de Saunière, au moment de lui administrer les saints sacrements, l’abbé Rivière qui le confessa en sortit fort bouleversé et se mura obstinément dans le silence non sans apporter par la suite d’étranges transformations à l’église d’Esperaza, dans le droit fil de ce qu’aurait pu faire Saunière.
C’est au pied de la Tour Magdala que sa servante Marie Dénarnaud le trouve dans le coma, quelques jours plus tard, à l’aube du 22 Janvier 1917 Bérenger Saunière rend son âme à Dieu. Selon la légende, Saunière aurait été exposé sur le belvédère, assis sur un trône, recouvert d’un châle de majesté, les habitants du village auraient alors défilé devant lui, un à un, prélevant un pompon, selon un rituel Mérovingien exigé par l’Abbé !!!
Merci aux propriétaires du restaurant « La Reine du Château » pour leur charmant accueil, et pour leur excellent foie gras !!! De quoi nous réconforter après les riches et fortes émotions de la visite.