Bordeaux
Asile de quiétude et de paix où règne la sérénité, petit Éden Bordelais, paradis des enfants et des amoureux où nombreux sont ceux qui dégustent leur barbe à papa en silence, quand ils ne pratiquent pas une version champêtre de football ou de rugby .....
Sans oublier quelques gymnastes et jongleurs le plus souvent confirmés côtoyant ceux que les lieux conduisent à la méditation ou à la lecture sur une étendue d’herbe toujours confortable où les plus silencieux restent presque toujours les amoureux au regard souvent mélancolique bien connu de nous tous...
Malgré l’arrêt de l’activité, il y a plusieurs années du « navire » connu sous le nom célèbre de Petit-Mousse dont l’embarcadère est désormais tristement abandonné, navire qui permettait aux plus petits d’éprouver tout au long de la « traversée » les joies de la navigation et de l’aventure imaginée en « haute-mer », quel périlleux périple ( ! ), le retour de l’embarcation magique dans les eaux du jardin, plusieurs fois annoncé, est toujours espéré.
Le manège, le Guignol Guérin et les aires de jeux, quant à eux toujours présents, réunissent les mercredis et jours fériés nounous, grandes sœurs, grands frères, parents ou grands-parents autour de leurs très affairées têtes blondes ...
Qui sur la balançoire ou sur les cubes de bois, le tout sans chamaillerie ni agitation excessive et même avec le plus souvent une bonne humeur communicative malgré parfois quelques pleurs d’une ou d’un aventurier imprudent après une chute non programmée .... A côté de ces activités et agitations très juvéniles, les statues de nombre de Bordelais célèbres, François Mauriac, Léon Valade, Fernand Lafargue etc, etc ... parfois surmontées par un volatile ayant réservé sa place sur celle de son choix, sont fort instructives ...
- Statue de Léon Valade
Fameuses statues, véritables gardiennes du jardin et de ses bâtiments, qui côtoient ainsi moineaux, merles, pigeons, palmipèdes etc .... Habitants des lieux, toujours à l’affût de la moindre nourriture qui pourrait bien sortir du sac ou tomber de la poche d’un passant, sans pour autant que l’événement crée la moindre pagaille. La cohue apparente lors de ces agapes improvisées est en fait très bien organisée et les bousculades entre affamés assez rares, même si les oies ne se privent pas de temps en temps de quelques coups de becs discrets et de cacardements intempestifs pour se faire de la place, comme lorsqu’il y a quelques semaines, un vol de mouettes ayant décidé de s’installer dans les lieux est venu perturber la quiétude régnant parmi les habitants « officiels » du jardin ...
La réouverture du Muséum depuis quelques semaines, rénovation et réalisation à priori tout à fait réussies vient renforcer l’attractivité des lieux ... La foule s’y presse et les files d’attente s’étirent !
Impossible pour l’amoureux des lieux que je suis, tout en parcourant les allées, de ne pas penser et de ne pas imaginer ces allées très différentes à l’époque, lorsqu’il y a plus de deux-cents ans, les troupes de Napoléon en route pour la campagne d’Espagne, y effectuèrent leurs manœuvres guerrières.
C’est d’ailleurs suite au passage de Napoléon et de ses troupes dans notre ville que fut prise la décision de construire le pont de pierre cher aux Bordelais. Nous en reparlerons ...
Pendant que les oies cacardent avec vigueur, canards et visiteurs cancanent avec retenue et discrétion, presque en silence … Difficile de ne pas ressentir qu’une partie, un « échantillon » de l’Eden perdu et oublié se trouve bien au sein de cet harmonieux jardin …
Ecrit par Dominique Mirassou