Bordeaux
Le Bordeaux Geek Festival a fermé ses portes il y a maintenant une semaine. Plus de 23 000 visiteurs sur trois jours (contre 20 000 sur quatre jours pour l’édition 2015), 60 exposants et 45 invités : la seconde édition du festival bordelais est dans tous les cas une réussite si l’on se penche sur son bilan chiffré. Ce ne sont pourtant pas les chiffres qui laissent leur empreinte dans le cœur des festivaliers, mais bien la réalité vécue pendant l’événement… Qu’en est-il donc pour le Bordeaux Geek Festival 2016 ?
Deux choses marquent en rentrant dans le Hall 1 du Parc des Expositions de Bordeaux en ce week-end de mai : le cosplay particulièrement dérangeant de Triopikeur pour ceux qui ont eu la chance de le croiser, et l’étendue du festival. En passant du Hall 2 au Hall Principal, le BGF 2016 s’étale en effet maintenant sur 10 000m², soit 2 000 de plus que l’année dernière, tout en ayant eu la bonne idée d’installer les espaces de dédicaces et de conférences dans un autre espace afin d’éviter les attroupements inutiles. De ce dédale de stands ressort tout de suite une impression appréciable de diversité qui plaisait déjà l’année dernière : une radio étudiante côtoie un atelier de pixel-art en perles à repasser, non loin d’un ring de catch installé face à de la pole-dance zombie.
Le Bordeaux Geek Festival ne concerne pas uniquement la pop-culture, et les innovations en matière de technologie, robotique, domotique ou objets connectés ne sont pas en reste. Cette année, tous les stands et ateliers reliés à ces thématiques ont été réunis au milieu d’un espace entièrement dédié, le Village Connecté, et cette plongée dans un univers est particulièrement agréable. Le fourmillement général du BGF et sa profusion de stands sont des éléments de sa réussite, mais il pourrait être pratique de créer d’autres « villages » regroupés sous des thématiques, avec pourquoi pas une décoration différente qui donnerait l’impression de rentrer dans des univers à part entière.
En parlant d’univers particulier, l’accent a été mis cette année sur l’e-sport : élément qui manquait aux fans du genre pendant l’édition précédente. On pouvait craindre une scène déserte si elle avait été mise à part, un lieu peu fréquenté du festival où seuls quelques geeks rôdent dans le noir, mais la mise en valeur de l’activité a été un soulagement. Une scène de 2 000m² était donc dédiée à l’e-sport dans le Hall Principal, avec de beaux affrontements League of Legend, Hearthstone et Counter Strike Global Offensive, encouragés par un public motivé et varié. Ce type d’initiatives et de mise en avant contribue à la reconnaissance de l’e-sport en France, et le BGF a fait un très bon travail cette année dans cette voie.
Au final, s’il y a avait une chose à reprocher au Bordeaux Geek Festival 2016 : ce serait le manque global d’agencement entre les différents stands et espaces. Certains passages, trop étroits, en devenaient presque inaccessibles, comme notamment dans les environs de la scène principale. Si la mise à l’écart des dédicaces et conférences est compréhensible, il en ressortait également un manque total d’ambiance dans le Hall 2, dommage à la fois pour les invités et les festivaliers. Ces derniers sont d’ailleurs une des raisons du succès Bordeaux Geek Festival cette année encore. Devant la scène principale, ils s’en donnaient à cœur joie : émerveillés pendant les défilés Steampunk et Cosplay, attentifs pendant les concerts, motivés pendant les jeux et encourageants pendant les excellents BGF Awards. On ne se lasse pas de cette foule variée, ouverte, et sachant faire preuve d’autodérision envers les codes de sa propre culture. Le Bordeaux Geek Festival sait les accueillir de manière encore plus magistrale que l’année dernière, confirmant le succès de cet événement que l’on espère définitivement voir durer.
Ecrit par Cécile Pennarun