Depuis le 24 Octobre a débuté le démantèlement de la Jungle de Calais qui est en cours. Beaucoup d’autobus sont déjà partis sur les routes françaises pour débuter l’opération qui doit s’étendre sur une semaine.
Au final ce seront plus de 6.000 réfugiés qui devraient être acheminés dans 280 centres d’accueil et d’orientation (CAO) répartis dans toute la France durant cette semaine. Pour le premier jour des opérations les autorités avaient prévu une soixantaine de bus qui devaient transporter à peu près 2.500 personnes. Pour cette opération inédite en France, la préfecture du Pas-De- Calais a dû mettre en place une organisation millimétrée. Une campagne d’information avait déjà été mise en place pour expliquer aux migrants les conséquences du démantèlement et le fonctionnement des CAO. Plusieurs fourgons de CRS ont été mobilisés pour le début des opérations afin d’éviter tout débordement, un hangar de 3000 m2 a été loué à proximité du camp pour répartir les réfugiés selon leurs situations, les mineurs isolés, les hommes seuls majeurs, les familles et les personnes vulnérables. Le déménagement du camp de la taille d’une petite ville ne fait pas que des heureux. Effectivement si certains se réjouissent d’avoir un toit au-dessus de leurs têtes pour l’hiver, d’autres avaient pour seule ambition de rejoindre le Royaume Uni. Beaucoup veulent retrouver leurs familles qui les attendent de l’autre côté de la Manche et certains sont donc allés à la recherche d’un endroit remplaçant la "jungle". C’est effectivement ce qu’ont pu remarquer les autorités locales qui effectuaient le recensement des habitants du camp. Christian Salomé, président de « l’Auberge des Migrants » qui fournissait des repas sur place met d’ailleurs en garde sur des rumeurs qui prédiraient une chasse à l’homme pour les migrants restant à Calais. Selon lui plusieurs choix s’offrent à ces derniers qui cherchent à tout prix à traverser la Manche.
- Les ruines de la "Jungle"
La Nouvelle-Aquitaine devrait accueillir 900 réfugiés qui s’ajoutent aux 500 autres arrivés au cours l’année, 10 lieux sont sollicités en Gironde pour les 300 places prévues qui constituent le plus gros contingent de réfugiés accueillis. Le préfet de région, Pierre Dartout, a annoncé que toutes les communes étaient susceptibles de contribuer à cet effort national. Il a continué en ajoutant que les communes ne toucheraient d’argent que pour la durée de l’accueil qui devrait s’étendre sur 2 à 3 mois. Une décision logique étant donné que l’accueil va être pris en charge par des associations et sera financés par l’Etat qui aura pour rôle d’accueillir les demandeurs d’asiles. Nous connaissons déjà trois villes hébergeuses pour la Gironde : Talence, Hostens, et Arès. Un accueil qui divise parfois puisque le conseil municipal d’Arès s’est opposé à l’arrivée des réfugiés, son CAO a ensuite fait l’objet de dégradations. . Une réaction a vite dénoncé avec une pétition demandant un accueil digne pour les migrants. Dans l’ancienne Aquitaine tous les départements sont mis à contribution que ce soit les Lande, la Dordogne, le Lot et Garonne ou les Basses Pyrénées et il en est de même dans tous les départements qui constituent la Nouvelle Aquitaine. Cette opération qui s’étend sur toute la semaine devrait mettre fin à cette « jungle » apparue dans les années 2000. C’est pour certains la fin d’une vie d’insécurité et de violence et le début nouvelle vie pour des personnes fuyant pour la plupart la guerre. La crise migratoire battant son plein ces dernières années il semble peu probable que les problèmes migratoires de Calais s’arrêtent là d’autant qu’un certain nombre ont fui avant le démantèlement pour éviter d’être éloignés du point de passage que tous surveillent pour guetter la faille.
Ecrit par Valentin Agbo Aclozo