Tellement surprenant ce résultat que le "Midol" n’a pas hésité à titrer "Incroyableus". Ce n’est pas forcément sur ce match qu’on va s’appuyer pour bâtir l’équipe de la prochaine Coupe du Monde car c’est une rencontre qui a surtout valu par la défense déployée par les français au cours de cette rencontre très engagée où la première mi-temps a laissé planer un sérieux doute. Il a fallu attendre la trente deuxième minute pour que Romain Buros marque le premier essai de la France qui était déjà menée par quatorze à trois après avoir perdu son jeune pilier Tatafu remplacé par Georges Henri Colombe dès la dixième minute qui allait devoir assurer soixante dix minutes alors qu’il est plus habitué à en jouer une trentaine à La Rochelle. C’est donc à l’instant ou Buros inscrit son essai que les Français ont décidé de commencer le match après avoir déjà perdu trois ballons en touche sur leurs propres lancers. Même si Roumat et Flament sont deux bons preneurs de balle, les Blacks ont eu une excellente lecture de la touche française en première mi-temps pour particulièrement gêner les deux avants français en début de partie. Malgré tout, progressivement et surtout en seconde mi-temps les conditions se sont améliorées à ce niveau permettant de faire jeu égal. Il faut quand même souligner que ces Blacks étaient un peu usés après leur deux victoires face à l’Angleterre et l’Irlande où ils avaient dû déployer des trésors d’énergie d’autant que ne pas porter leurs couleurs traditionnelles n’a jamais porté chance à ces derniers. Il ne faut pas oublier que pour eux qu’un des essais encaissés est un essai casquette.

Belle entrée en matière pour Buros

Les bordelais ont fait un excellent match même s’il manquait le meilleur d’entre eux et le choix strictement défensif de Galthié s’est montré payant à un point près, donc pas de quoi crier au génie mais simplement à une approche pragmatique de l’événement, ce qui semble évident tant il apparaît que Galthié n’est pas un fin psychologue mais un pas trop mauvais tacticien. On ne peut que regretter cette attitude du sélectionneur laissant partir Matthieu, attitude qui ressemble plus à un casse toi sarkozyste qu’à une volonté de garder un groupe uni quel que soit le contexte. Les joueurs restent des hommes et ce ne sont pas des mécaniques bien huilées qui fonctionnent au doigt et à l’œil même si on leur demande une implication réelle. Ce n’est surement pas comme cela qu’on construit un groupe solidaire mais plus une manière de garder le pouvoir en divisant pour régner. On pourrait aussi voir à travers ce comportement un choix toulousain plutôt que bordelais pour mener l’attaque, le vers est dans le fruit. Les français ont réussi à préserver la victoire acquise de façon un peu miraculeuse et maintenue grâce au pied de Ramos qui s’est montré le vrai maillon indispensable de cette rencontre avec Bielle-Biarrey qui a déclenché l’enthousiasme des spectateur(e)s du Stade. Il serait injuste de ne pas parler de Mauvaka q a commencé le match même talonner pour le finir en troisième ligne. Ce qui est sûr c’est que l’équipe de France a pris la mesure de ces Blacks en leur infligeant une troisième défaite consécutive, ce qui n’était jamais arrivé. Aujourd’hui les français savent qu’ils peuvent battre cette équipe de façon régulière en y mettant les ingrédients mais Galthié est tout à fait capable de perdre sa deuxième Coupe du Monde malgré quelques victoires glanées en tournée d’automne ou d’été. On verra cela en 2027 en Australie, mais c’est sûrement pas gagné même si l’entraîneur s’y croit.

France : 30 (3 essais Buros 33èe, Boudehent 44ème, Bielle-Biarrey 51ème ; 3 pénalités Ramos 7ème, 58ème, 73ème ; 3 transformations 33ème, 4ème,51ème)

Nouvelle Zélande : 29 (2 essais Lakai 9ème, Roigard 15ème ; 5 pénalités Beauden Barrett 36ème, Mackenzie 55ème 63ème, 68ème, 73ème ; 2 transformations