Un lancement très béglais

Jeudi 4 septembre, le rendez-vous est donné au PIP, brasserie artisanale 100 % bio de la rue Ferdinand-Buisson. Dans ce décor simple et convivial, l’équipe de Base Productions, Philippe, Guillaume et Aurélien, présente les grandes lignes du nouveau festival. Guillaume Prince prend la parole et rappelle l’intention : inscrire un événement de musiques actuelles au cœur de la métropole, à un pas de la Garonne, dans un écrin de verdure. Le ton est posé : neutralité, sobriété et pragmatisme. Selon l’équipe, Green Paradize ne cherche pas à surenchérir mais à proposer un format clair, lisible et accessible, avec une attention portée à l’empreinte environnementale et à la circulation des artistes.

Présentation du Green Paradize Festival

Maison PIP à Bègles

Un “petit frère” toulousain… et une grande idée

Le festival revendique sa filiation avec le Pink Paradize Festival (Toulouse) dont il est le « petit frère ». Les deux événements se tiennent simultanément afin de mutualiser les déplacements des groupes et réduire l’impact environnemental. Concrètement, certains artistes jouent le vendredi à Toulouse / le samedi à Bordeaux et inversement. Cette rotation, expliquent les organisateurs, permet d’optimiser les trajets et d’éviter les allers-retours inutiles. Elle s’inscrit dans une logique simple : faire mieux circuler la musique sans multiplier les kilomètres, tout en assurant des plateaux cohérents des deux côtés de la Garonne et de la Garonne… toulousaine.

Une programmation éclectique et locale

La première affiche annonce la couleur : The Blaze, Mezerg, Odezenne, Kompromat, Deluxe, Kéziah Jones, Ko Ko Mo, Altin Gün, Zoufris Maracas et une Scène Locale dédiée. Le choix assume un éclectisme où électro, rap et funk se croisent sans hiérarchie.

Côté artistes du cru, la présence de Mezerg et Odezenne matérialise l’ancrage girondin. Le premier s’est imposé par son approche singulière de l’électro, le second est un groupe bordelais qui a su percer bien au-delà de la scène locale, incarnant cette capacité de la métropole à générer des trajectoires devenues nationales. En face, une tête d’affiche internationale comme Kéziah Jones donne l’horizon, rappelle l’ouverture et inscrit Green Paradize dans un espace de circulation plus vaste. Entre ces pôles, des noms qui cultivent leur force scénique, The Blaze, Kompromat, Deluxe, Ko Ko Mo, Altin Gün, Zoufris Maracas, composent un plateau pensé pour le plein air, la déambulation et les rencontres de styles.

L’intitulé “Scène Locale” servira de tremplin aux talents du territoire, une manière de donner une place lisible au vivier métropolitain, dans la continuité de l’esprit de ce nouveau rendez-vous.

Le pari métropolitain

Le parc de Mussonville, prêté par la mairie de Bègles, devient le terrain de jeu de cette première édition. Selon Base Productions, ce choix de site répond à une double logique : proximité et lisibilité. Le public girondin connaît le parc, l’accès est simple, et le cadre favorise une expérience guidée par la musique plus que par l’accumulation de dispositifs. En filigrane, l’ambition est assumée : si le succès est au rendez-vous, Green Paradize a vocation à s’installer durablement dans le calendrier de rentrée. L’idée n’est pas d’ajouter un événement de plus, mais de stabiliser un point d’ancrage automnal, identifié, à taille humaine, qui parle autant aux aficionados d’électro qu’aux amateurs de rap et de funk.

Dimanche gratuit, esprit open air

Dernier signal fort : le dimanche est gratuit. La journée est confiée à Bordeaux Open Air sous la forme d’une carte blanche. Cette déclinaison prolonge l’intention de partage et d’ouverture, avec un format dominical pensé pour élargir le public et inviter les curieux à découvrir l’événement. Là encore, l’articulation avec le tissu local est au cœur du projet : s’appuyer sur un acteur identifié de la métropole pour signer un final en plein air qui reste accessible.

Affiche et identité visuelle

Pour porter cette première, l’affiche est signée par le duo de street artistes allemand Yeye Weller. Choix graphique net, identité immédiatement reconnaissable : l’image pose un cadre, un ton, et s’inscrit dans une culture visuelle populaire, en phase avec l’humeur d’un festival de rentrée. L’ensemble consolide la lisibilité de Green Paradize : un nom, un lieu, des dates, des partis pris simples et assumés.

Affiche du Green Paradize Festival

Affiche réalisée par le duo d’artistes YEYE Weller

Une place à trouver, une place à tenir

Dans la cartographie culturelle de la métropole bordelaise, octobre est souvent un temps de reprise, de curiosité et de calibrage. Green Paradize arrive avec une proposition claire : un format resserré (trois jours), un ancrage béglais, une programmation mêlant électro, rap et funk, une attention à l’empreinte des tournées grâce au dialogue avec Pink Paradize, et un dimanche gratuit pour ouvrir les portes en grand. Reste la part du public, ce regard qui décide, et la capacité, pour cette première, à tenir ensemble hospitalité locale et ambitions métropolitaines. L’automne dira si la promesse devient rendez-vous ; pour l’heure, la trajectoire est tracée.