Angoulême

L’obélisque à contenu de phylactères du parvis de la Gare d’Angoulême

René Goscinny avait déjà une rue à son nom à Angoulême et maintenant c’est un obélisque qui, dans la cour de la gare rappelle toute la verve de ce personnage hors norme.



Toute l’histoire d’Angoulême est truffée de personnages hors normes et de noms prestigieux d’Hergé à Franquin et de Wolinsky à Tardy en passant par Fred, Gotlib, Peyo , Roba, Brétécher et bien d’autres et mêmes beaucoup, beaucoup d’autres plus ou moins célèbres mais tous chers au cœurs des bédéphiles et Dieu sait si aujourd’hui ils sont nombreux. Par ce froid après-midi ensoleillé d’hiver de janvier, c’est un nouvel hommage qui a été rendu encore une fois à cet inventeur génial de personnages qu’était René Goscinny, toujours le trait d’humour à la bouche comme le prouvent tous ces contenus de phylactères qui figurent sur cet obélisque. Il faut dire que le contenu de cette œuvre fait dans le cocasse et dans le droit fil de l’esprit de celui qu’il veut honorer car quoi de plus humoristique que de troquer contenu de bulles contre hiéroglyphes . A Paris, l’obélisque ce sont des hiéroglyphes, et à Angoulême ce sont quatre-vingt deux citations empruntées à des albums de René Goscinny que ce soit Astérix, Lucky Luke ou le petit Nicolas. Pour voir si vous maîtrisez bien votre petit Goscinny illustré vous vous rendez sur le parvis de la Gare d’Angoulême et vous cherchez à identifier la provenance de chaque citation. L’amusement est garanti pour petits et grands. Dès que le voile qui cachait les sept tonnes de pierre de Bourgogne (quatre mètres cinquante de haut, le tout réalisé en deux mois) est tombé, nombreux sont ceux qui s’y sont essayés. Cet obélisque est un cadeau de la Fondation Goscinny à la ville d’Angoulême, et c’est Anne Goscinny sa fille qui est venue prononcer pour l’occasion quelques mots très sobres et très émouvants. Le maire d’Angoulême Xavier Bonnefont l’a faite citoyenne d’honneur de la ville d’Angoulême en lui remettant un fac-similé de la clé de la ville.
René Goscinny
Dans cette galerie de portraits d’Angoulême, il y en a un dont on parle peu et qui mériterait un peu plus d’estime. Il nous a quitté il y a 20 ans, il s’agit d’un bordelais d’adoption qui s’est fondu dans le paysage que les habitués de "la Brasserie de l’Avenir" à l’angle de la rue du Pas Saint-Georges et du cours Alsace-Lorraine (l’actuel Vie Moderne) connaissaient bien à savoir le truculent Pierre Pascal qui fut le premier directeur du Salon d’Angoulême et qui ne dut qu’à François Mitterrand l’appui nécessaire pour sauver Angoulême car la mise en route de ce qu’est devenue cette imposante machine qui mobilise une ville entière, n’a pas été spécialement rose. Des divergences d’intérêts y faisait obstacle même si le maire d’Angoulême de l’époque était socialiste et de la susdite couleur. En attendant, à Bordeaux dans la petite brasserie au premier étage, Madame Jacqueline, son épouse, tenait cuisine et il n’était pas rare de croiser à table des auteurs de bandes dessinées qui venaient rendre visite à cette encyclopédie vivante de la BD et ils furent nombreux tous ces auteurs, à laisser un petit souvenir dessiné en fin de repas comme témoignage de leur passage dont Pierre décorait la salle du premier étage dont un célèbre : "L’Avenir, je vais te le dire ton avenir !" Quand Pierre Pascal évoquait le sujet ’Bandes Dessinées’ il était intarissable d’histoires et d’anecdotes, il racontait volontiers comment, page après page, il avait reconstitué les premiers Spirou de sa collection. Qu’il serve un verre de rouge à des habitués ou un café à un étudiant du quartier, voire qu’il officie à son banc d’huitres toujours bien achalandé, l’homme était toujours de bonne humeur et toujours gouaillard comme le jour où il reçut Jacques Chaban-Delmas en campagne électorale, par ces mots : "Tiens voilà l’homme qui ne paie pas d’impôts !". Il était très ami avec Pellos et il connaissait bien Goscinny au point de le représenter à New York pour y recevoir un prix en ses lieux et place : un personnage bordelais que l’on a un peu vite oublié et qui mériterait un peu plus de considération dans sa bonne ville de Bordeaux.

Ecrit par Bernard Lamarque

Co-fondateur de Bordeaux Gazette


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