Bordeaux
Avec l’onction tardive du Ministre de la Culture par rapport au déroulé de l’inauguration entamée le matin à 10 h 30, il semble que le bâtiment bien conçu est loin de contenter l’ensemble des acteurs culturels Aquitains.
Bien sûr quand on construit cela a un coût et au départ les interrogations portent toujours sur les questions d’argent et la dépense globale de la MECArche a soulevé d’emblée la réaction de l’argent qui aurait pu être utilisé autrement en arrosant un tas de petites structures qui apportent souvent dans des conditions difficiles leur pierre à l’édifice culturel aquitain. On est même allé jusqu’à parler de "Ferme des mille vaches de la culture" ce qui n’est gentil ni pour les vaches, ni pour la culture mais sans aller jusque là un certain nombre de critiques ne semblent pas tout à fait fait infondées, mais le lieu aujourd’hui existe et il est souhaitable de faire avec et de l’utiliser pour ce qu’il est. Il s’agit pour l’essentiel d’un lieu de travail, pensé pour être un véritable outil d’aide à la création et la production artistique. D’autres s’en prennent à l’architecture du lieu le trouvant issu des années 70 et proche d’un style manquant de légèreté comme "une Arche de la défense courte sur pattes" prouvant encore une fois que faire est toujours s’exposer à la critique mais il faut reconnaître que réunir en un seul lieu l’ALCA (Agence Livre, Cinéma et Audiovisuel), l’OARA (Office artistique de la Région) et le FRAC (Fonds régional d’art contemporain) pour leur donner plus de visibilité de manière a être correctement identifiés dans leur sphère respective procède d’un choix louable à la fois d’homogénéité et de clarté. Après tout ce n’est pas si mal pensé que ça un pilier pour l’ALCA, l’autre pour l’OARA et la partie transversale pour le FRAC lui offrant des espaces d’expositions d’envergures permettant de bien mettre en évidence ses collections, ce qu’il n’a pas manqué de faire avec son exposition : "Il est une fois dans l’Ouest" qui restera visible jusqu’au 29 novembre pour la somme symbolique d’un euro, laissant l’opportunité de laisser plus si l’on considère que cela le vaut.
- Fabien Jannelle, Président de l’OARA ; Bernard de Montferrand, Président du FRAC Nouvelle-Aquitaine MECA ; Bruno Boutieux, Président de l’ALCA ; Alain Rousset, Président du Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine ; Bjarke Ingels, BIG Architecte Mandataire et Cyril Gauthier Freaks Freearchitects
Ces critiques n’ont pas empêché un bon nombre de curieux de venir visiter le site dès le samedi pour se faire une idée et ont apprécié la surface occupée par le FRAC qui effectivement bénéficie d’un très bel espace. Un espace un peu surprenant avec son plafond incliné mais très agréable à parcourir. Ces curieux n’ont peut être pas eu l’occasion de visiter les piliers qui contiennent les multiples espaces de travail avec la salle de projection de l’ALCA qui permet de travailler sur des films dans un confort parfait comme l’a souligné Patrick Volnpilhac, Directeur de l’ALCA lors de la visite ni l’inattendu plateau de l’OARA dite Grande Salle de création au gabarit exceptionnel permettant de monter n’importe quel spectacle à la dimension de ce que peut offrir le grand théâtre plaçant les artistes dans des conditions optimales pour tester leurs créations. Pour l’instant il est vrai alors que les travaux sur l’environnement du site sont loin d’être terminés, la magie du lieu ne s’est pas installée. Si le FRAC y trouve un espace d’exposition à sa mesure, les autres secteurs de la MECA ne sont pas destinés au public, ils restent des lieux de travail à l’échelle de ce que peut offrir une structure régionale et le lieu a été choisi pour qu’il est accessible de tous les points de la région via le chemin de fer étant implanté à faible distance de la gare Saint-Jean. Il y a fort à parier que rapidement la Région qui pilote les TER se penchera sur des billets spéciaux d’accès à la MECA via la gare Saint-Jean aussi bien pour les visiteurs du FRAC que les artistes venant travailler sur site. Alain Rousset n’a pas manqué de souligner : "Les politiques culturelles d’une aussi grande Région méritaient un équipement de cette ampleur". Laissons la machine se mettre en route et il sera bien temps de juger sur pièce !
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette