Mérignac
A Bordeaux, une marche et deux actions de désobéissance étaient organisées. Malgré la forte présence policière, les manifestants ont réussi à terminer la marche devant les portes de l’aéroport de Mérignac
Le samedi 3 octobre à l’appel des associations écologistes Alternatiba et ANV-COP21, 75 personnes ont manifesté à Mérignac en direction de l’aéroport, afin d’appeler à la diminution drastique du trafic aérien et à une reconversion du secteur aéronautique vers des modes de transports « décarbonés ». Dans toute la France, ce sont 1500 personnes qui se sont mobilisées sur les aéroports toute la journée. Un peu avant le début de la marche, 7 courageux militants ont franchi les barrières de l’enceinte de l’aéroport pour aller sur les pistes d’atterrissage. Ils ont allumé des fumigènes pour interrompre les atterrissages et décollages des avions. La gendarmerie du trafic aérien les a interpellés et placés en garde à vue à l’aéroport de Mérignac à partir de 15h. La marche a débutée à 15h en direction de l’aéroport jusqu’aux portes de celui-ci. Une trentaine de vaillants cyclistes ont rejoint les piétons depuis trois sites de Bordeaux. Les forces de l’ordre ont ralenti la progression de la marche mais les militant.e.s ont réussi à atteindre l’objectif.
- Manifestants sur le tarmac
Une fois sur place des prises de parole ont été faites pour appeler à une réduction du trafic aérien et à la reconversion des employés du secteur aéronautique. Nous avons rappelé que l’avion est le mode de transport le plus polluant, le plus inégalitaire et le moins nécessaire. Les manifestants ont chanté dans une ambiance festive et ce, malgré les éléments météorologiques qui se déchainaient pendant toute l’après-midi et la forte présence des policiers. Les marcheurs ont effectué un die-in devant les portes pour réclamer la diminution drastique du trafic aérien. Anais rappelle « Continuer de croire dans la massification du transport aérien, c’est acter la défaite de nos politiques d’atténuation et d’adaptation aux impacts du dérèglement climatique. C’est encore évitable si la sobriété occupe une place sérieuse dans la transformation de ce secteur ». Claire continue « Les subventions régionales et locales versées aux aéroports et les compagnies aériennes, l’exonération de taxe du kérosène et la faible TVA appliquée sur les billets d’avion font porter un effort économique fourni par toute la population pour maintenir un mode de transport utilisé par une minorité de personnes. Il faut réduire le trafic aérien de toute urgence »
- Die-in devant les portes de l’aéroport
Une action était également prévue à l’intérieur du hall de l’aéroport, mais des contrôles policiers aux portes n’ont pas permis aux activistes de rentrer, ils ont donc rejoint le cortège de la marche. Dans 19 autres villes des manifestations similaires ont eu lieu, comme à Paris, Toulouse, Nantes ou Nice. Ces marches interviennent dans le cadre d’un appel national mené par les collectifs Alternatiba et ANV-COP21. Dans cet appel, les collectifs estiment qu’il est urgent d’effectuer un virage vers une société décarbonée et demandent au gouvernement de cesser de verser l’argent public à un secteur responsable de 5 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. L’aviation est responsable de plus de 7% de l’empreinte carbone de la France. Les 7 activistes bordelais sont restés en garde-à-vue à l’aéroport de Mérignac toute l’après-midi. Un rassemblement a été organisée à partir de 18h devant l’aéroport pour les soutenir et attendre leur libération qui a eu lieu dans la soirée. A Paris Roissy, ce sont 125 citoyen.ne.s qui ont été mis en garde-à-vue pour être rentrés dans l’enceinte de l’aéroport.
Ecrit par La rédaction