Bordeaux

Mobilisation étudiante place de la Victoire pour une réouverture vitale des universités

Ce mardi 26 janvier, l’association étudiante ATENA a donné rendez-vous à tous les étudiants bordelais place de la Victoire pour faire entendre leurs revendications et alerter sur les effets de la crise sanitaire sur leur santé mentale. Des mobilisations similaires se déroulaient un peu partout en France. Au programme, un rassemblement avec des prises de parole sans émeute pour prouver que les étudiants sont eux aussi capables de retourner en cours en respectant les gestes barrières.



L’Association Territoriale des EtudiaNts Aquitains s’est chargée de relayer cet évènement national sur Bordeaux, et a donné rendez-vous aux étudiants à 14h, place de la Victoire. Le lieu du rendez-vous n’était pas un choix anodin. Cette place es connue des étudiants pour ses bars où ils pouvaient autrefois se retrouver. Il était également de la volonté des organisateurs d’appeler à une mobilisation et non une manifestation pour respecter les gestes barrières et éviter tout débordement afin de prouver que les étudiants de revenir sur les bancs de l’université, contrairement à ce que peuvent laisser penser certains propos de Frédérique Vidal qui rabaissaient le comportement des étudiants à des élèves de primaire. Pour preuve, les forces de l’ordre n’ont pas eu besoin de sortir de leur véhicule, il n’y a eu aucun incident. Ces étudiants ne demandent qu’à retourner sur les bancs de l’université au même titre que les collégiens et lycéens tout simplement pour éviter de sombrer dans la déprime ou même décrocher. Ils restent ouverts à toute proposition, une semaine sur deux voire un jour par semaine, du moment qu’ils retrouvent ne serait-ce qu’un semblant de vie car la motivation n’est plus là. « Honnêtement, on prend tout, on veut juste éviter le distanciel complet. Rien que de reprendre la façon hybride, ça se passait plutôt bien et ça permet à tout le monde d’avoir accès à la fac un minimum. » réclament les membres d’ATENA.

La chambre devient une prison dans le contexte Covid

La mobilisation était ouverte à tous les étudiants bordelais mais les organisateurs ont été pris de court par le temps pour s’associer à d’autres organismes. L’évènement n’a été relayé que par des associations Staps, il y avait donc majoritairement des étudiants en Staps mais pas que. Pourtant, les étudiants Staps ne sont pas forcément les plus concernés par le sentiment de solitude ou l’isolation. Les cours de sport continuent pour eux mais une semaine sur deux et en demi groupe. Certains de leurs enseignants choisissent de leur faire cours par bloc de trois semaines pour permettre une continuité pédagogique. Ils s’estiment chanceux sur ce point mais les salles de sport restant fermées au public ils n’ont aucune perspective d’avenir dans ce milieu. Ils voient leurs stages s’annuler au compte-goutte. « Je me dis que je peux encore avoir contact avec certaines personnes parce que je pratique le sport en présentiel mais je ne voudrais pas être dans des facs où on ne voit personne, c’est impossible, c’est infame, y’a aucune motivation. Mais je me dis que si ça continue comme ça on a aucun avenir nous en Staps, on va travailler avec qui ? On va faire faire du sport à qui ? On n’aura peut-être pas le droit de faire du sport avant un moment, on n’en sait rien, c’est beaucoup d’incertitudes, c’est compliqué à gérer » témoigne Kakou, étudiante en deuxième année Staps. Ces étudiants, toute filière confondue, réclament aussi des cours enregistrés pour avoir la possibilité de pouvoir les visionner plus tard. Il peut être très difficile de se lever le matin pour certains étudiants angoissés qui ne dorment plus la nuit n’ont plus de projet ni même goût à la vie. La perspective d’un troisième confinement ne vient pas arranger les choses. Les étudiants s’inquiètent encore plus pour leur avenir, leur santé mentale, mais surtout celle de leurs camarades les plus touchés par les conséquences psychologiques de cette crise.

Sitting étudiant(e)s place de la Victoire

Mais ce qu’ils demandent, c’est avant tout une politique cohérente et claire. Les étudiants sont mentalement épuisés par ces faux espoirs et ce manque de visibilité qui les empêche d’anticiper et de se projeter sur le long terme. La réouverture des universités était initialement prévue début janvier, et ce pour tous les étudiants, pas uniquement les étudiants en première année. « On demande la réouverture des facs le plus possible et le mieux adapté possible aussi car forcément le virus n’a pas disparu, on ne demande pas une réouverture complète on n’est pas non plus idiot, on aimerait juste pour les gens pour qui c’est vraiment compliqué ou qui ont des problèmes psychologiques et donc qui ont vraiment besoin d’un lien social. On souhaite qu’ils aient un moyen de pouvoir étudier en présentiel et pas de se retrouver de 8h à 18h devant leur ordinateur » témoigne un membre de l’ATENA. Les étudiants ne sont pas retournés dans leurs salles de cours depuis les vacances de la Toussaint étant donné que le second confinement a été annoncé durant cette semaine de pause. Le message de détresse et d’appel à l’aide se lisait sur leurs pancartes : «  nous sommes l’avenir laissez-nous revenir  », «  9m² y’en a assez  » ou encore «  rendez-moi mes rêves, rendez-moi mon avenir  ». Les organisateurs de la mobilisation l’affirment, ils continueront à défendre leurs revendications par des mobilisations tant que les restrictions sanitaires le leur permettront. « Tant qu’on ne sera pas écouté, tant qu’on sera stigmatisé et tant qu’on nous prendra pour des enfants irresponsables qui ne peuvent pas respecter les règles, oui on continuera à se mobiliser pour faire entendre nos voix » affirme un étudiant membre de l’ATENA.

Ecrit par Coralie Lamarque


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