Bordeaux

Municipales à Bordeaux : la droite cherche son équilibre, la gauche se fragmente

À cinq mois des élections municipales de mars 2026, le paysage politique bordelais reste en mouvement. Après une année 2025 marquée par la disparition de l’ancien maire Nicolas Florian, la droite et le centre tentent de se réorganiser tandis que la majorité écologiste de Pierre Hurmic se prépare à défendre son bilan. La gauche radicale, elle, se lance en ordre dispersé.



Les candidats en présence

Un contexte politique bouleversé

Le début d’année 2025 a été marqué par la disparition de Nicolas Florian, figure centrale de la droite bordelaise et ancien maire. Son absence a laissé un vide politique durable, rendant plus complexe la recomposition du camp libéral et conservateur à l’approche du scrutin. Les différentes sensibilités du centre et de la droite cherchent encore un point d’équilibre autour de quelques personnalités montantes.

Pierre Hurmic (EELV, majorité sortante)

Élu en 2020, le maire écologiste devrait solliciter un second mandat. Son équipe met en avant un bilan axé sur la transition écologique, la végétalisation, l’adaptation climatique et la sécurité de proximité. S’il n’a pas encore officialisé sa candidature, ses adjoints préparent déjà les grandes lignes du programme de continuité.

Thomas Cazenave (Renaissance) et Alexandra Siarri (Alliance bordelaise)

Le député Renaissance et l’ancienne adjointe d’Alain Juppé ont formé une alliance à la rentrée 2025 pour proposer une alternative « centriste et constructive ». Leur ligne défend la relance économique locale, la propreté urbaine et des mobilités « plus fluides ».

Nathalie Delattre (Parti radical)

Ancienne ministre et conseillère municipale d’opposition, Nathalie Delattre a confirmé sa candidature dès le printemps 2025. Elle se positionne comme une figure de rassemblement pour la droite modérée, estimant que l’efficacité passera par une équipe unie et expérimentée.

Pierre de Gaétan Njikam (Les Républicains)

Ancien adjoint d’Alain Juppé, il défendra les couleurs de LR avec un discours centré sur la compétence municipale et la proximité avec les habitants. Il cherche à fédérer la droite traditionnelle autour d’un projet d’ordre et d’efficacité.

Philippe Dessertine (société civile)

L’économiste bordelais, personnalité issue de la société civile, s’est déclaré à la rentrée 2025. Il met l’accent sur la transparence financière, la sécurité et la redynamisation économique de la ville.

Karfa Diallo (mouvement “Mémoire & Citoyenneté”)

Le militant associatif et essayiste bordelais a officialisé sa candidature en octobre 2025. Il souhaite donner plus de place aux habitants des quartiers populaires et renforcer la participation citoyenne, avec un projet centré sur la justice sociale et la mémoire urbaine.

La France insoumise (LFI)

La formation de gauche radicale a choisi de se présenter seule après l’échec de discussions avec la majorité sortante. Elle défend une approche de « gauche populaire », axée sur les services publics, la rénovation des quartiers et l’écologie sociale.

Philippe Poutou (NPA)

L’ancien conseiller municipal du NPA n’a pas encore confirmé sa candidature, mais reste attentif à la recomposition de la gauche locale. Il n’exclut pas de revenir pour défendre une ligne anticapitaliste indépendante.

Julie Rechagneux (Rassemblement national)

La députée européenne conduira la liste du RN à Bordeaux, sur un programme orienté vers la sécurité, la propreté et le pouvoir d’achat. Le parti Reconquête présentera également Virginie Bonthoux Tournay sur une ligne concurrente.

Les thèmes qui montent

Sécurité et tranquillité publique

La question sécuritaire s’impose comme un des principaux sujets du débat municipal. La majorité met en avant le renforcement des effectifs municipaux et la coopération accrue avec la police nationale, tandis que l’opposition réclame une présence plus visible et une action plus ferme sur les incivilités.

Mobilités et circulation

Bordeaux reste confrontée à une saturation du réseau de tramway et à des tensions autour de la place de la voiture. Le centre et la droite promettent davantage de pragmatisme dans la gestion des flux, tandis que la majorité écologiste poursuit son objectif de réduction de l’usage automobile.

Logement et urbanisme

Avec un marché immobilier tendu et des loyers élevés, la production de logements abordables figure parmi les priorités affichées. Les débats portent sur la densification, la réhabilitation des bâtiments anciens et la régulation des meublés touristiques.

Transition écologique

Les enjeux climatiques, l’adaptation des infrastructures et la végétalisation restent au cœur des politiques municipales. La majorité sortante revendique une action « concrète » sur la durée ; ses opposants plaident pour des projets plus visibles et mesurables.

Finances locales et gouvernance

La gestion budgétaire, l’endettement et les choix d’investissement sont scrutés. L’opposition réclame davantage de lisibilité dans les dépenses, tandis que la municipalité assure maintenir les services publics sans hausse d’impôts.

Justice sociale et quartiers populaires

La montée en puissance de candidatures issues de la société civile, comme celle de Karfa Diallo, remet sur la table la question des inégalités territoriales : accès aux équipements publics, emploi local, sécurité et représentativité.

Calendrier et règles du scrutin

Le scrutin municipal se tiendra les 15 et 22 mars 2026.
Dans les villes de plus de 1 000 habitants, le vote se fait au scrutin de liste à deux tours, avec prime majoritaire pour la liste arrivée en tête.
Les listes ayant obtenu au moins 10 % des voix peuvent se maintenir ; celles entre 5 % et 10 % peuvent fusionner.
Le cadre légal est fixé par le décret n° 2025-848 du 27 août 2025 publié au Journal officiel.

Ce qui reste incertain

  • Union à droite et au centre : l’absence d’une figure fédératrice complique encore la désignation d’une tête unique.
  • Candidature officielle de Pierre Hurmic : l’annonce devrait intervenir d’ici la fin 2025.
  • Fragmentation à gauche : LFI, NPA et Diallo incarnent trois voies distinctes, sans alliance envisagée à ce jour.
  • Aucun sondage publiable à ce jour.
  • Participation : après l’abstention record de 2020 (59 %), la mobilisation électorale reste une inconnue majeure.

À retenir

  • Scrutin : 15 et 22 mars 2026 ; deux tours, fusion possible.
  • Candidats pressentis ou déclarés : Hurmic (EELV), Cazenave-Siarri (Renaissance), Delattre (PRG), Njikam (LR), Dessertine (indép.), Diallo (citoyen), LFI, Rechagneux (RN), Poutou (NPA ?).
  • Thèmes dominants : sécurité, mobilités, logement, écologie, finances locales, justice sociale.
  • Droite et centre : recomposition en cours après le vide laissé par Nicolas Florian.

Ecrit par La rédaction


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