Bordeaux
Les CORPS PERDUS de Phil Meyer sont hébergés dans la salle des nouveaux talents à l’Institut Culturel Bernard Magrez pendant encore un mois.
L’itinéraire sinueux de Phil Meyer né en France en 1985 l’a amené aujourd’hui à privilégier la sculpture et la peinture où l’étude de la peinture précède la création de la sculpture. Après des études d’ergothérapeute en Belgique, il se tourne vers l’art du bois et suit une formation d’ébéniste en passant par la case apprenti et se découvre un attrait pour la sculpture lors de la dernière année de sa formation. Ainsi de janvier 2012 à mai 2013, il approfondit cette voie par une formation de sculpteur auprès du plasticien Malla Paajanen en Finlande. Durant l’été 2013, il s’installe Aux Vivres de l’Art qui est une pépinière d’artistes de la région bordelaise où les différentes pratiques des créateurs qui s’y croisent et s’y rencontrent, enrichissent leurs différentes pratiques avec un parcours aux Beaux Arts de Bordeaux et ces rencontres en septembre 2014, il s’est lancé dans la peinture. Il travaille à partir de photos, de modèles vivants et de dessins et de peintures pour préparer son travail de sculpture car l’être humain est le thème central de ses créations et particulièrement la femme. Phil Meyer a un langage émotionnel lié au corps féminin, comme en témoigne la persistance quasi obsessionnelle de ce thème dans sa création.
- Nato : un nu réalisé par Phil Meyer
« L’œuvre véritable ne peut être atteinte qu’en étant vrai avec soi-même. » Grâce à la contemplation du modèle puis son étude et l’idéalisation dans la peinture et la sculpture ; il s’agit d’admettre qu’à travers le langage des sens, cette communication se passe de mots. Nous ne connaissons véritablement une personne qu’une fois qu’elle se montre nue. L’habit est social, indication d’un état, d’un âge, d’un statut, d’une culture. En enlevant le vêtement, en travaillant sur une couleur autre que celle de l’être humain, les barrières tombent. Nue, elle devient vraie, dans son émotion, ses sensations physiques, sans rien pour se cacher, cette chair affronte véritablement ce qu’elle renvoie à l’artiste. Lui-même confronte son regard, son geste artistique, à ce nu véridique. Plus marqué que dans son oeuvre sculpturale, son thème central s’exprime dans une esthétique proche du post-modernisme, de la Sécession Viennoise et du Street Art. Bien souvent, le corps est unique, central, envahissant l’espace du tableau. L’artiste peint autant au couteau qu’au pinceau, à l’encre, à la gouache et l’acrylique. Du Street Arty, Phil Meyer utilise le détourage de formes et de couleurs pour marquer le figuratif abstrait.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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