C’est sur les mers et les océans que Michel Fischbach va se frayer un chemin vers cette eau potable qui fait défaut en plusieurs points du globe, car si l’eau existe, elle est souvent impropre à la consommation.
Le tour du monde pour Michel Fischbach c’est un rêve qui remonte autant qu’il se souvienne à son enfance, dès l’âge de six ans il en rêve et il va mettre près de cinquante ans à le réaliser. C’est une opiniâtreté sans pareil qui va le conduire à mettre sur pied ce projet mais cela ne s’est pas construit du jour au lendemain. Sa rencontre avec la mer c’est un atavisme dans la famille avec un père et un frère officiers de marine et de son côté il a pratiqué la voile pendant ses études et si à un moment il a pensé être dentiste, il s’est tourné vers la médecine. Durant son service militaire il a régaté pour la marine ce qui l’a conduit a faire son internat aux Antilles et l’internat aux Antilles à cette époque, c’était six mois aux Antilles et six mois à Bordeaux sans pour autant avoir fait santé navale mais ce sont les régates qui lui ont ouvert cette porte. Bordeaux pour lui n’a pas été tout à fait une découverte comme il avait un cousin qui y résider mais cela va rester un fil conducteur tout au long de sa carrière. Ce tour du monde il va le faire en famille avec des objectifs bien précis autour de l’eau qu’elle soit salée ou qu’elle soit douce et il s’embarque pour quatre ans avec femme et enfant et hô surprise ! Timothée a six ans, age auquel son père Michel élaborer ses premiers rêves de tour du monde. Timothée va préparer son entrée en sixième entre cours du CNED et découverte du monde à travers les océans, un sacré parcours.
Ce tour du monde va se faire à bord du catamaran Caretta, la voile restant un moyen relativement peu onéreux de se déplacer à travers le monde, bien sur en étant sponsorisée car ce voyage à des objectifs scientifiques et humanitaires. A bord deux grosses sondes (balise Argo) qui seront immergées dans un point précis de l’Atlantique et qui tiennent un peu de place au gout de Michel Fischbach mais qui vont fournir des données scientifiques océaniques en plongeant régulièrement jusqu’à 2.000 mètres de fond et remontant à la surface régulièrement pour transmettre des données, voilà pour le volet scientifique et il faut savoir que chaque année se sont 800 balises qui sont immergées. Le volet humanitaire est d’apporter des filtres de nano technologie pour purifier l’eau et la rendre consommable d’une manière rapide et efficace aux habitants du Sine Saloum au Sénégal qui n’est accessible que par la mer. C’est un prolongement de l’opération "Sail For Water" de l’association Blue Gold et ils vont distribuer 500 filtres en expliquant comment ça marche et 1 seul de ces filtres peut filtrer plus de 3 500 000 litres d’eau, ce qui représente la consommation journalière de 100 personnes pendant 5 ans. De l’eau pour boire, mais aussi pour se laver, se soigner, faire la cuisine ce qui fait le plus défaut à cette population qui vie pourtant dans un milieu aquatique. Ces filtres sont développés par Arkema et ils en emportent 500 qui seront distribuées.
Pendant ces quatre années la famille qui n’a toujours rêvé que d’évasion et de voyages va agrandir considérablement son espace et particulièrement pour le cardiologue de l’URCA enfermé auprès de ses patients qui s’est mis en congé de pratique et qui va se diriger dans un premier temps vers le Sine Saloum après une première escale au Cap Vert pour remplir sa mission humanitaire. Puis il traversera l’Atlantique pour aller immerger ses balises Argo et il rentrera en faisant son tour du monde à son allure et sans prendre de riques via le canal de Panama pour traverser Pacifique et Océan Indien et retour en franchissant le Cap Horn et une nouvelle escale au Cap Vert. Vous pourrez suivre cette odyssée en vous connectant sur internet à l’adresse suivante : https://michelfischbach.wixsite.com/catamarancaretta et vous en apprendrez plus sur ce projet et sur les personnages et leurs activités durant ce long périple d’un cardiologue bordelais et de son épouse passionnés de grands espaces et dont la vie depuis plusieurs années s’est construite autour de ce projet. Ils seront aussi chargés de quelques observations scientifiques annexes pour le compte de RIEM, en fait une aventure digne de figurer dans la bibliothèque d’Ocean Climax.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette