Ziad, le petit enfant syrien ne connaissait rien à ce sport avant sa venue en France avec sa famille en 2014 qui posait pied dans les Landes. Installée momentanément dans la ville de Mont de Marsan, la famille cherche tant bien que mal à s’adapter à leur nouvelle vie. Les enfants sont inscrits à l’école, le père (journaliste) et la mère (universitaire) se donnent corps et âme pour apprendre la langue. « Ne pas maîtriser la langue est un handicap terrible » avoue la maman de Ziad. « …mais nous étions décidés à apprendre cette langue, de plus, elle est tellement belle » Ajoute le papa.

A 8 ans, Ziad découvre une autre ville, un autre pays et une autre culture. Il s’y adapte, tout comme sa petite sœur d’ailleurs. Ne dit-on pas que les enfants s’adaptent mieux et plus facilement ? Les deux enfants syriens le confirment.

Dans la ville d’adoption, Mont de Marsan, Ziad intègre l’équipe d’escrime de la ville en 2015 et il ne tarde à démontrer son intérêt pour ce sport et aussi sa maîtrise et sa réussite. Quelques bons résultats très applaudis par son entraîneur Marlène Dubernet, qui a su l’encadrer et le hisser pour décrocher la même année, la première place dans les Landes dans la catégorie M9. Dans la foulée, il est gratifié du Blason Rouge Escrime.
_ En octobre 2015, la famille s’installe à Bordeaux. Ziad se presse de faire partie du « BEC » (BORDEAUX ETUDIANTS CLUB). Il est suivi de près par les entraîneurs Alex Auzanneau et Dimitri Audren. L’enfant s’y plait et se donne à cœur joie dans un sport qui devient une passion pour lui.

En 2106, il retourne à Mont de Marsan pour retrouver quelques ami(e)s, mais aussi pour disputer le Championnat de Ligue. Il revient avec une belle 2ème place dans la catégorie des M11, à 2 longueurs du premier.

Ziad ne cesse de progresser, il étonne par sa détermination et impressionne par ses performances. Sa participation au championnat de la Gironde avec son équipe lui vaut une sélection dans l’équipe girondine avec qui il remporte une confortable 2ème place en 2017.

Nous avons approché le petit Ziad et nous lui avons demandé pourquoi est-il si épris par ce sport ? Il répond avec les mots d’un enfant de son âge : « C’est un beau sport et son habit est très beau. J’apprends beaucoup dans ce sport. J’apprends comment gagner des points, mais aussi comment être discipliné et comment je me comporte avec les gens… »

Il ajoute avec la belle innocence d’un enfant de 11 ans : « Quand je mets l’habit sportif de l’escrime et prends mon épée, je me sens comme un prince dans les belles histoires racontées aux enfants ». Et le petit syrien est aussi rêveur, en 2024, il aura 18 ans : « Je rêve de participer aux olympiades de 2024, avec l’espoir qu’ils auront lieu à Paris. J’attends avec impatience la décision finale ».

Et à l’école comment ça se passe ? « Tout se passe bien, j’ai appris le français et je le parle bien. J’ai de bons notes, je suis même parmi les premiers ». Cet enfant au sourire angélique venu de la belle Syrie aujourd’hui meurtrie, donne de d’espoir pour la Syrie de demain.