La presse sous la Révolution



Le musée de Bordeaux expose actuellement la célèbre toile de David "La mort de Marat" dont le château de Mongenan possède une copie. Il s’agit pour le rédacteur en chef de l’Ami du peuple d’une sorte de retour aux sources car la vie de Marat n’aurait sans doute pas été la même s’il n’avait été embauché, jeune homme, par Mme Nairac à Bordeaux, comme précepteur de ses enfants, s’il n’avait concouru devant l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de cette ville pour un "Hommage à Montesquieu" qui ne remporta pas le prix espéré. La déception du jeune précepteur fut si vive qu’il quitta illico les rives de la Garonne pour s’établir en Angleterre où il devint médecin, franc-maçon et furieux contre le genre humain. Aussi quand il retrouva sous la Révolution des bordelais devenus Girondins, l’affaire fut des plus chaudes : imprimeries saccagées, dénonciations, déclaration d’accusation, triomphe de Marat , mise en accusation des députés de la Gironde, exécution de certains d’entre eux, départ pour Caen où l’un d’ eux, Barbaroux, secondé par le journaliste Gorsas, armera la main de Charlotte Corday. Cette histoire et des dizaines d’autres seront racontées par Florence Mothe dans l’avant dernière conférence des "Aventures d’Anastasie" qui sera donnée dimanche 7 juillet à 17 h au château de Mongenan. Le musée de Mongenan conserve, naturellement, plusieurs numéros de l’Ami du Peuple et une très importante collection de journaux de l’époque révolutionnaire. Ces journaux ont eu une influence déterminante sur la suite des événements qu’ils relataient. La Révolution n’aurait pas éclaté le 14 juillet 1789 sans le scoop donné par Gorsas dans Le courrier de Versailles à Paris du 10 juillet annonçant que le Roi avait renvoyé Necker et souhaitait tenir la nouvelle secrète. La Révolution est la véritable période de naissance de la presse libre, et de toutes les formes de presse : quotidiens, hebdomadaires, magazines illustrés, supports de publicité, journaux internationaux. Les meilleures plumes, de toutes les sensibilités, concourent à son succès qui est foudroyant. Chénier, Rivarol, Marat, Camille Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, Durosoy, Gorsas ont des milliers de lecteurs et d’abonnés. Le Père Duchesne d’Hébert fait hurler de rire la France entière à la lecture des aventures de Mme Coco qui n’est autre que Mme Roland. Triomphe hélas de courte durée. Aucun journaliste ne sortira indemne de la Révolution. Certains seront assassinés comme Marat, guillotinés comme Gorsas, Chénier, Durosoy, Hébert et Camille Desmoulins. D’autres finiront relégués à Cayenne. Bonaparte supprimera toute liberté à la presse et ne permettra que...la presse féminine. Les papiers sur les chiffons remplaceront les chiffons de papiers. C’est peut-être la leçon de cette période où cette littérature éphémère qu’est la journalisme est cependant parvenue à réaliser des bouleversements éternels.
Renseignements : château de Mongenan 05 56 67 18 11
Visite du musée du XVIIIème siècle à partir de 14 h,
conférence à 17 h suivie de la dégustation gourmande des vins du domaine.

MARAT ASSASSINÉ, 13 JUILLET 1793.
DAVID Jacques Louis (1748 - 1825)

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