Bordeaux
Une récente enquête menée par Radio France et France Bleu a mis en lumière la présence inquiétante de huit « polluants éternels » (PFAS) dans l’eau du robinet à Bordeaux. Ces substances chimiques, utilisées depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives et imperméabilisantes, sont connues pour leur persistance dans l’environnement et leurs effets potentiellement nocifs sur la santé humaine. Parmi les composés identifiés dans l’eau bordelaise, un PFOA, classé cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer, attire particulièrement l’attention.
L’étude, qui a analysé 89 échantillons d’eau du robinet à travers la France, révèle que Bordeaux fait partie des communes où la présence de PFAS, bien qu’en faible quantité, est avérée. Ce résultat soulève des questions sur la qualité de l’eau potable et sur la protection offerte par les nappes souterraines. Malgré ces découvertes, les autorités locales assurent que l’eau bordelaise reste conforme aux normes actuelles. Toutefois, les comparaisons avec d’autres pays européens, comme la Suède ou le Danemark, soulignent que l’eau de Bordeaux ne respecterait pas les normes plus strictes en vigueur dans ces régions.
Cette situation fait écho à un problème plus large de « pollution systémique », comme l’a qualifié Nicolas Thierry, député écologiste de Gironde. Une pollution qui n’affecte pas seulement Bordeaux, mais aussi d’autres communes françaises comme Cognac, où les niveaux de PFAS dans l’eau dépassent les futures limites réglementaires. À l’heure où l’Union européenne s’apprête à renforcer les normes sur ces substances en 2026, la question de la gestion de ces polluants devient cruciale pour la santé publique et l’environnement.