Viva l’Opéra
Ce mois de décembre est particulièrement faste pour les amateurs d’art lyrique car il y a déjà eu "La Chauve-Souris". Pour cette séance c’est un direct depuis l’Opéra Bastille que l’UGC Ciné Cité Bordeaux offre à ses spectateurs. Il y aura un autre direct le 18 décembre, date inhabituel puisqu’il s’agira d’un mardi.
Il faut méditerraniser la musique
C’est ce qu’écrivait Nietzsche - en français !- ayant entendu Carmen pour la vingtième fois. Il était reconnaissant à Bizet, dix ans après "Tristan" d’en avoir composé l’antithèse, et même l’antidote. Loin des vapeurs de l’idéal wagnérien, celui-ci avait mis sur scène de l’Opéra-Comique une passion fatale, violemment éclairée et écrasée par le soleil d’Espagne. Le philosophe y voyait une révélation et une délivrance : "L’oeuvre a gardé de Mérimée la logique dans la passion, la concision du trait, l’implacable rigueur ; elle a surtout ce qui est propre au pays chauds, la sécheresse de l’air. Là parle une autre sensualité, une autre sensibilité, une autre gaîté sereine. cette musique est gaie, mais pas d’une gaîté française ou allemande. Sa gaîté est africaine. L’aveugle destin pèse sur elle, son bonheur est bref, soudain, sans merci. Enfin l’amour, l’amour re-transposé dans la nature originelle ! L’amour conçu comme un fatum, une fatalité, l’amour cynique, innocent, cruel ! L’amour dans ses moyens, la guerre, dans son principe, la haine mortelle des sexes."
Philippe Jordan dirige le chef d’oeuvre de Bizet pour son retour attendu à l’Opéra de Paris.
Alain Duhault
Synopsis
A Séville où Carmen travaille comme cigarière dans la fabrique de tabac, le jeune soldat Don José est affecté à la caserne voisine : c’est là qu’il va, pour son malheur, rencontrer la gitane ensorceleuse, qu’il va succomber à son charme, en oublier sa fiancée Micaëla, et même déserter pour suivre Carmen dans la montagne avec ses complices contrebandiers. Mais les amours de Carmen ne durent pas six mois : elle se lasse bientôt et l’abandonne pour le beau toreador Escamillo. Don José ne peut le supporter et, fou d’amour et de rage, il l’a retrouve devant les arènes où son nouvel amant va triompher. Il la supplie, elle le provoque, il l’implore, elle le rejette : il la tue.
Livret
Poème d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy
tiré de la nouvelle de Prosper Mérimée
Direction Musicale
Philippe Jordan
Mise en scène
Yves Beaunesne
Distribution
Don José : Nicolaï Schukoff
Escamillo : Ludovic Tézier
Le Dancaïre : Edwin Crossley-Mercer
Le Remendado : François Piolino
Zuniga : François Lis
Morales : Alexandre Duhamel
Carmen : Anna Caterina Antonacci
Micaela : Genia Kühmeier
Frasquita : Olivia Doray
Mercedes : Louise Callinan
Lilas Pastia : Philippe Faure
Un guide : Frédéric Cuif
Jeudi 13 décembre
Fermeture des portes 19h15
19h30 précises
Durée du spectacle
3h 10 / 4 actes dont 1 entracte de 35 minutes
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette