Saint Emilion
Dominique Hébrard c’est un parcours entièrement dédié au vin et surtout aux grands vins et il a de qui tenir car son père était directeur de Cheval Blanc en 1998 et il y a passé son enfance. Aujourd’hui il a redonné force et vigueur au château Trianon, premier grand cru classé, mais l’entreprise n’a pas été simple ce qui ne l’empêche pas de caresser de grands projets pour le château.
Il aurait bien aimé que la famille conserva Cheval Blanc mais comme il y avait trop de monde avec des objectifs par trop divergents cela n’a pu être possible et il s’est engagé dans l’aventure Bellefont-Belcier avec le château Trianon qu’il venait d’acquérir. Cette ancienne propriété viticole aux portes de Libourne est acquise en 2000 alors qu’il est déjà PDG de la maison de négoce Hébrard SA, copropriétaire du Château de Francs en Côtes de Francs et de Massaya Winery au Liban dans la plaine de la Bekaa ou à l’heure actuelle les autorités lui ont déconseillé de se rendre à son grand regret. Il va arrêter l’aventure Bellefont-Belcier en 2013 tout en gardant le château Trianon en se se séparant de Jacques Berrebi et Alain Laguillaumie.
Il fait rentrer au capital du château Trianon An Enda propriétaire de Inner Mongolia Jin Sha Yuan écologie projet Co., Winery Château Kinschab et Ltd Jin Sha Winery Co en Mongolie intérieure, actionnaire majoritaire, et Marc Castagnet homme d’affaires résidant à Hong Kong et sa femme Karin qui développent le concept d’hôtellerie privée de luxe notamment avec la villa Tosca. Le projet d’aménagement du château comporte 8 chambres et 3 suites ainsi qu’un espace de réception d’autant que le château présente une terrasse de 400 m² et c’est Yves Collet, architecte des Caudalies qui a les plans en conception. Le projet est bien avancé mais non finalisé et le début des travaux est prévu pour septembre 2015, ils s’étaleront sur un à deux ans. Cet ensemble bénéficiera d’une position remarquable aux portes de Libourne. Pour l’instant Dominique Hébrard consacre beaucoup de temps à sa production viticole bordelaise, surtout en période de vendanges.
La propriété occupe une superficie de 10 hectares dont 8 hectares de merlot d’un seul tenant et qui représentent 80% de la propriété, les 2 hectares supplémentaires sont situés à Saint Sulpice à quelques kilomètres avec 10% de cabernet franc, 5% de cabernet sauvignon et 5% de carménère. avec un rendement moyen de 45 hecto/ha pour le merlot et 33 hecto/hectare pour le cabernet. Il attache un soin jaloux à la tenue de sa vigne et même s’il est moins bio que son ami Alain Mouex, pour l’entretien des sols il pratique à 100 % les labours et l’enherbement entre culture raisonnée et sols travaillés. Depuis l’acquisition de la propriété qui n’était pas dans un état remarquable il a restructuré le vignoble qui maintenant a une moyenne d’âge de 30 ans et se trouve en parfait état.
Dominique Hébrard est tout aussi rigoureux pour le ramassage du raisin car il ne veut que des raisins noirs et brillants qu’il appelle "le caviar" car ce qui va dans la cuve est parfaitement débarrassé d’éléments indésirables pour éviter tout goût parasite. Les vendanges se font à la main avec ramassage en cagettes. Le raisin est réceptionné sur une première table vibrante puis vibré pour débarrasser la vendange des scories les plus importantes puis égrappé avant le tri à la main sur table. Dominique Hébrard reste très proche de son personnel car il pense qu’il ne peut y avoir de bons résultats qu’avec une bonne équipe. Pour les vendanges les enfants disponibles sont là aussi pour partager le labeur des vendanges. Il aime chaque jour recevoir des amis et connaissances à sa table dans le cadre des vendanges pour leur faire découvrir son "royaume" car le nom de Trianon est tout un symbole.
Pour la vinification, toujours autant de soins car chaque parcelle à sa cuve pour la vinification et il utilise plusieurs types de cuves que se soit bois béton (spécialité italienne) ou inox. Il patrique une macération post fermentaire et les "malo" sont faites en barriques. En ce qui concerne l’élevage c’est 5 % de barriques neuves sur chaque millésime. La production 2013 a été de 32.000 bouteilles.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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