Bordeaux
Depuis un an, Airbus et l’armateur LDA* envisageaient d’amener à Bordeaux le "roulier" éponyme transportant le matériel Airbus normalement jusqu’à Pauillac afin que les bordelais puissent le découvrir. C’est maintenant chose faite et des centaines de curieux ont assisté à l’évitage du bateau avant qu’il ne se mette à quai. Manœuvre parfaitement exécutée aux dires de Bernard Gaillard qui, depuis plus de 20 ans, suit les évolutions des paquebots entre Le Verdon et Bordeaux.
Le Ville de Bordeaux est une unité imposante avec son immense garage intérieur dédié au transport des éléments de l’A 380 qui peut offrir deux plateaux grâce à un immense plafond mobile (jusqu’à 11 mètres sous plafond) permettant de recevoir les fuselages de 9 mètres de haut.
- Daniel Boutonnet, directeur transport Airbus international ; Alain Juppé, maire de Bordeaux ; Gilbert Diraison, Capitaine du Ville de Bordeaux ; Antoine Person, secrétaire général de Louis Dreyfus Armateur et Cécile Ha Minh Tu directrice des relations institutionnelles d’Airbus pendant son allocution
- photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque
C’est un navire de type roll on/roll off qui s’oppose au lift on/ lift off et c’est le plus gros navire existant de ce type, il en existe 2 autres ( les City of Hamburg et Ciudad de Cadiz) avec la même destinée mais de tonnage moins imposant. Ces navires ont été réalisés pour LDA* sur un cahier des charges d’Airbus Industries pour le transport des pièces de l’A 380 pour les acheminer vers leur lieu d’assemblage dans les usines de Toulouse. Pauilac est une plaque tournante. En effet, les sites de production pour l’A380 sont répartis à travers l’Europe. Les parties centrales et arrières du fuselage sont réalisées à Hambourg, les ailes à Mostyn (Pays de Galles), la queue à Cadix et le nez à Saint-Nazaire. Les liaisons entre ces divers sites sont assurées par la chaîne logistique mise en œuvre par LDA et LHC. Le Bore Sea vient compléter l’actuelle flotte naviguant aux couleurs d’Airbus et gérée par Fret Cetam. Celle-ci a été inaugurée en 2005 avec le Ville de Bordeaux, dont les capacités ont été renforcées en 2009 avec la mise en service des City of Hamburg et Ciudad de Cadiz. Depuis, l’importance du transport maritime n’a cessé de croître chez Airbus, qui dispose ainsi d’un moyen fiable et souple afin d’acheminer les éléments d’avions réalisés dans les différents sites européens du groupe. Le Ville de Bordeaux effectue tous les 14 jours la même rotation au départ de Pauillac à savoir : Tunis, Naples, Cadiz, Saint Nazaire et retour à Pauillac pour le déchargement le tout à la vitesse de croisière de 18 nœuds avec une sécurité maximum pour les chargements et déchargements car aucun incident ni aucun bris n’est à déplorer depuis la mise en service de ce navire ultra-moderne.
- Le Capitaine du Ville de Bordeaux remercie Alain Juppé sous le regard de Cécile Ha Minh Tu
- photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque
Pour cet accueil à bord qui s’est effectué donc dans cet immense garage avant que tout le monde soit invité à visiter le poste de pilotage c’est Cécile Ha Minh Tu directrice des relations institutionnelles d’Airbus qui a pris la parole en premier. Alain Juppé dans son allocution s’est félicité de l’apport économique de l’industrie aéronautique avec l’implantation de la Simmad à Bordeaux ainsi que l’activité nautique qui se développe à Bordeaux avec la mise en chantier de deux navires supplémentaires pour les croisières fluviales reliant ainsi aviation et transport par voie d’eau. Comme il est de tradition pour un premier accostage dans un port, le capitaine du navire a reçu une médaille commémorative et après avoir souhaité la bienvenue a l’assemblée, il a invité à franchir les 14 mètres de dénivelés qui séparaient les invités du poste de pilotage. L’ascenseur étant de dimension restreinte, nombreux ont été ceux qui ont affronté la rampe d’escalier, mais l’effort était récompensé car on a pu découvrir une cabine de pilotage spacieuse et super équipée que les officiers assimilent à un poste de pilotage de Ferrari. C’est peu dire des qualités que son personnel concède à ce navire, du reste il ne sont pas très nombreux à bord et ce n’est guère plus d’une vingtaine d’hommes qui forment l’équipage de ce navire.
*LDA : Louis Dreyfus Armement

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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