Bordeaux

L’homme est méticuleux avec sa serviette qui contient les dossiers qu’il va déposer sur sa table de conférencier avant de prendre la parole. Tout dans le personnage indique le sérieux, la concentration, l’éveil, la mesure, la précision pour parler de son métier mais il n’y a pas que cela. Il y a aussi l’homme qui se cache derrière son métier à la fois sensible et généreux qui à pris la mesure de la vraie misère humaine.



A la question :« pourquoi pouvez-vous les défendre » l’avocat pénaliste Pierre Blazy répond «  parce que c’est mon métier » et il ajoute que c’est quand même un drôle de métier que de défendre des gens que la société veut condamner. Son milieu familial ne le portait pas spécialement à devenir avocat et plus particulièrement avocat pénaliste, son père pensait que les avocats étaient des incapables car en tant que maire d’une commune ceux-ci étaient incapables de lui apporter quoi que se soit. Après avoir tâté du journalisme, Pierre Blazy bifurque vers le barreau et va particulièrement s’illustrer avec sept acquittements successifs obtenus à Pau. Il s’est aussi illustré en devenant le macho de l’année en 2012 pour une remarque sur le peu de femmes avocates pénalistes. Pierre Blazy est simplement venu à cette soirée pour évoquer quelques affaires qui pour lui ont revêtu une certaine importance mais qui ont aussi pu démontrer la versatilité de la justice entre deux cours d’assises. Il a exercé son art sous deux régimes distincts, avant la possibilité d’appel car depuis janvier 2001 un appel peut être porté devant une autre cour d’assises qui réexamine l’affaire, alors qu’ avant il fallait se pourvoir en cassation, pourvoi qui n’aboutissait pas.

Pour lui la justice est faillible, elle peut se tromper, mais quelle est la part que l’on peut donner à ses émotions ??? Tout en avouant qu’en une circonstance il a refusé de défendre un membre du GAL Alors que peu après il en a défendu un qui était son,
compagnon de cellule, et c’est depuis ce moment qu’il fait sien l’adage : "Je les défendrai tous" car pour lui il s’agit en fait de protéger les accusé(e)s contre l’erreur judiciaire. Il précise :" mon ennemi c’est l’erreur judiciaire" et pour lui souvent quand on a le dossier en mains on peut se faire une opinion en signalant qu’un simple changement de cours d’assises a parfois transformé une peine de dix ans de prison en acquittement. Il a cité de nombreuses affaires dont il s’est occupé, celle de Maury-Laribière. Il passe rapidement sur l’affaire Ranucci dans laquelle à cause d’une extinction de voix Maitre Lombard n’a pas sauvé son client et on sent bien qu’il déplore que l’appel ne fut pas institué à cette époque car pour lui il y a doute, un fort doute, et la justice est peu encline à reconnaître ses erreurs.

Il a cité l’affaire Cardon et le meurtre du couple Aran à Pessac, mais pour lui l’affaire avec un grand A, un très grand A, reste l’assassinat du juge Michel, et il a déploré que la justice n’ait jamais vraiment établi l’identité des commanditaires avec un procès escamoté. C’est au cours de ce procès qu’il a travaillé avec Maitre Verges. Pour terminer il a précisé qu’un avocat pénaliste doit se méfier de tout et en répondant aux questions il a précisé qu’il était pour la réforme Taubira car la prison est désocialisante, un homme qui passe plusieurs années en prison à ne rien faire et à regarder la télé perd totalement le sens des réalités.

Ecrit par Bernard Lamarque

Co-fondateur de Bordeaux Gazette


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