Bordeaux
C’est à Marseille le 15 mars 1859 que naquit celui dont l’un des plus grands lycées de Bordeaux porte le nom, Camille Jullian issu d’une famille protestante cévenole, lauréat du Concours général va être admis à l’Ecole Normale supérieure, se lier d’amitié avec Henri Bergson et obtenir en 1880, à 21 ans, le premier prix à l’agrégation d’Histoire.
Bordeaux, sa petite patrie …
Après avoir pas mal voyagé, notamment à Rome et Berlin, il est nommé en 1883, professeur d’Histoire à l’Université de Bordeaux. En 1890, il épouse Madeleine Azam, fille d’un médecin réputé, le professeur Azam.
Bordeaux va devenir « sa petite patrie ». En 1895, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, il va entreprendre à la demande du maire Alfred Daney, l’écriture de l’histoire de Bordeaux depuis l’Antiquité :
" Monsieur le Maire, ce livre, l’histoire de Bordeaux est l’expression de ma pensée, elle n’a subi aucune influence, elle n’a eu aucune crainte, elle n’a reculé devant aucune franchise."
Doué d’une grande curiosité et d’une grande capacité de travail, il va écrire une gigantesque « Histoire de la Gaule » en huit volumes.
Le Collège de France, l’Académie des Belles-Lettres
Elu en 1905, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire des Antiquités nationales, il renouvelle avec une rigueur scientifique l’Histoire Antique et fait découvrir à la France son héros national, Vercingétorix.
L’Histoire enseigne selon lui « la reconnaissance, la justice et la loyauté ».
Elu en 1903 membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, il poursuit ses recherches sur l’Antiquité. Très affecté par la Grande Guerre, il publie alors des livres patriotiques, dirige un hôpital et pleure de joie à l’annonce de la victoire de la France.
Le Protestant
Il considère que l’histoire est morale et que « l’obéissance à la vérité » tout comme « l’apprentissage des devoirs » demeurent les vertus protestantes. Myope, d’une santé médiocre, mais doté d’une immense mémoire, il brille par la grande qualité de son enseignement.
L’Académie Française
Le 3 avril 1924, il est élu à l’unanimité à l’Académie Française. L’académicien Eugène Brieux, auteur dramatique et journaliste, le reçoit sous la Coupole, le 13 Novembre 1924.
Frappé en 1930 d’une congestion cérébrale, il décède trois ans plus tard, le 12 décembre 1933. Il repose au cimetière protestant du « Mont Judaïque » à Bordeaux, comme il l’avait souhaité.
En 1936, la ville honore sa mémoire en attribuant son nom à une place et en élevant sur cette place un monument composé de vestiges gallo-romains. Un lycée à Marseille comme à Bordeaux porte son nom, un centre culturel à Aix en Provence.
Camille Jullian a fait de l’Université Bordelaise un centre historique et offert au monde entier le prestigieux passé de Bordeaux tout au long de son histoire, redonnant à sa seconde patrie son visage romain, gascon, anglais et français.
(Sources : Dossiers d’Aquitaine)

Ecrit par Dominique Mirassou
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